[Chronique] Bernard Desportes, Le parti des procureurs

[Chronique] Bernard Desportes, Le parti des procureurs

octobre 16, 2009
in Category: chroniques, News, UNE
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Ça avait commencé insidieusement lors de la dernière campagne présidentielle, d’abord sous la forme d’un prêchi-prêcha avec piratage – bonté divine ! – de la parole papale… Le ton donné, restait à porter le premier coup bas : chose faite au cours de la récente campagne des élections européennes, par les bons offices de saint François-Bayrou qui n’a pu obtenir la contrition publique du diable rouge… Ultimes gouttes d’eau qui ont fait débordé le vase de la bien-pensance : les "affaires" – qu’on a voulu étroitement lier – Roman Polanski-Frédéric Mitterrand… Réagissant contre cette dérive de notre vie politico-spectaculaire, Bernard Desportes a tenu à dresser cette mise au point ici même sur Libr-critique, dont c’est précisément le rôle que d’être en perpétuelle vigilance critique. /FT/

Tous unis derrière l’horrible faciès de bêtise et de haine de Marine Le Pen, les chiens de garde du Parti socialiste se sont lâchés. La bande des “quadras”, comme ils se nomment, les Vals, Montebourg, Hamon (avec le Huchon bouffi et zozotant à la remorque), ceux-là mêmes qui ont tant et si bien contribué ces dernières années à donner cette image lamentable du PS, cette petite clique avide de pouvoir, Vals en tête, héraut de tous les règlements de comptes, et Hamon, le porte-parole (rien que ça) en Fouquier-Tinville ou Béria, cette bande de procureurs incultes qui n’ont pas plus de lien avec l’idée du socialisme et de la liberté que n’en avait Doriot avec l’égalité des hommes, sont partis à la chasse à l’homme, à la chasse au pédé.

C’est tombé sur Frédéric Mitterrand, la bonne cible se sont-ils dit avec leur air finaud et leurs calculs de boutiquiers délateurs : un pédé adepte des jeunes tapins, quelle aubaine pour racoler l’électorat des familles ! Et ils nous ont ressorti l’épouvantail de la pédophilie : ils auraient voté des deux mains l’envoi au bagne d’Oscar Wilde, eux, sans problème, et, s’ils l’avaient pu, s’ils avaient eu les mêmes pouvoirs qu’un Pol Pot par exemple, ils auraient fait de même avec Verlaine qui s’est “envoyé” Rimbaud quand celui-ci n’avait que seize ans, et avec André Gide qui n’a jamais caché sa pédophilie (et a même publié un livre, Corydon, pour la justifier) – “laisse à chacun le soin de sa vie” a-t-il pu dire dans les Nourritures Terrestres (1897 !). Mais tel n’est certes pas l’avis de Messieurs Hamon et Vals qui entendent, eux, avoir droit de regard sur la vie des autres, et juger et condamner tous ceux qui n’ont pas les moeurs dans la ligne, cela avant même toute explication, tout débat et bien sûr sans présomption d’innocence… Car eux sont “normaux”, rangés et soumis depuis belle lurette à cette normalité sordide qu’ils portent si bien sur leur visage lisse aux belles dents avec leur costume Giogio Armani sans un faux pli.

Ils attaquent donc Frédéric Mitterrand sur la base de quelques lignes dans un livre et le somme de (leur) rendre des comptes. Bafouant au passage la liberté d’écrire et de publier (ils z’en ont rien à foutre de la liberté des lettres, des mots et de la pensée) ils exigent de Frédéric Mitterrand qu’il (leur) donne des explications sur sa vie privée : mais AU NOM DE QUOI ?? AU NOM DE QUI ??

Il faut dire qu’ils n’ont pas digéré non plus la belle et nette prise de position du même Frédéric Mitterrand sur Roman Polanski, la petite clique de bureaucrates étiquetés, et là aussi, d’ailleurs, ils jugent et condamnent Polanski avant même toute explication ou tout jugement éventuel : ils n’ont pas besoin d’entendre ceux qu’ils accusent, cette petite bande de procureurs, leur normalité leur suffit…

Et bien sûr sont-ils aussitôt rejoints par la horde des clubs de mère-la-vertu et de protection-de-l’enfance, lesquels auraient bien envoyé Gide au bûcher pour avoir dit son célèbre “familles je vous hais “. Le critique Massis (qui se souvient de lui ?) disait : “la nature a horreur du Gide”. Eux, les Hamon, Vals and Co, ils disent : “le PS a horreur des déviants”… Et c’est vrai que leur discours fait penser à cette Amérique profonde (celle de la candidate républicaine Sarah Palin), blanche et puritaine, qu’un rien, le temps par exemple d’une chasse à l’homme, peut en effet faire basculer dans le camp de la haine et du populisme ou du fascisme que représente si bien Marine Le Pen avec laquelle ils font chorus sans le moindre problème. Ils veulent, disent-ils, le renouveau du Parti socialiste…

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rédaction

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2 comments

  1. jétrodidemo

    Il y a une police de l’air
    Une police de la pensée
    Le dernier jour d’un condamné
    Une nouvelle saison en enfer

    Il y a comme un air vicié
    Une ère de petits rois décadents
    De petites affaires en milieu purulent
    Furoncles au grand jour percés !

    La cour est à nouveau pleine
    De courtisans,de dauphins de reines
    Persuadés que leurs sales petits procès
    sont, en ce monde qui crève, le seul banquet.

    En ce petit théâtre de mascarades
    Il y a le gendarme et puis guignol
    qui chaque jour nous impose sa trogne
    A la cour des miracles la castration chimique
    A la cour des diacres l’érection artistique !

    On ne condamne pas un artiste
    depuis que Paris n’est plus occupé
    on ne juge le pianiste
    que sur son jeu de clavier.

    Il y a une police de l’air,
    une police de la pensée,
    le dernier jour d’un condamné
    une nouvelle saison en enfer

    Baudelaire, Rimbaud, Hugo,Borel, Zola !
    Revenez-nous
    La patrie est en danger !

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