[Revue] Roman 20-50, n° 53 : Richard Millet

[Revue] Roman 20-50, n° 53 : Richard Millet

juillet 16, 2012
in Category: Livres reçus, News, UNE
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Roman 20-50, Université de Lille III, n° 53 : "Richard Millet, La Gloire des Pythre, Lauve le pur et Ma vie parmi les ombres" (études réunies par Christian Morzewski), juin 2012, pp. 3-108 pour le dossier critique.

Suite aux Actes du premier colloque international consacré à l’œuvre de Richard Millet (Richard Millet : la langue du roman, Artois Presses Université, 2008), Christian Morzewski a orchestré un dossier dense qui porte sur trois romans majeurs de l’écrivain.

Présentation éditoriale

Les trois œuvres romanesques considérées comme les plus importantes de Richard Millet (La Gloire des Pythre, 1995 ; Lauve le pur, 2000 ; Ma vie parmi les ombres, 2003) sont ici revisitées par les meilleurs connaisseurs actuels de l’écrivain. Inspiration, thématique, structure, style, intertextualité et réception de ces trois romans sont explorés de façon monographique mais en liaison avec l’ensemble de l’œuvre d’un écrivain en passe de devenir l’une des voix les plus puissantes et les plus originales de notre contemporanéité littéraire. Les huit études ici rassemblées sont suivies d’un texte inédit de l’écrivain, "L’Échange", que Richard Millet a accepté de confier à la revue Roman 20-50.

Aperçu du Dossier critique

Comme le signale Christian Morzewski dans son ouverture, "Richard Millet, mécontemporain capital", le "monde-Millet" fait désormais partie du paysage littéraire, reconnu par le milieu éditorial et journalistique comme par la critique universitaire.

♦ Jacques Poirier, "Anus mundi ou le glas des Pythre". "Version carnavalesque du Sermon sur la mort de Bossuet", La Gloire des Pythre associe mort, merde et récit.

♦ Stéphane Chaudier, "Les Piale et les Pythre entre amour et fierté : Millet éducateur". L’ "éthique conservatrice" de Richard Millet, qui le rattache aux anti-Lumières, explique qu’il voue l’enseignement au culte de la langue plutôt qu’à l’émancipation des esprits.

♦ Chantal Lapeyre-Desmaison, "Corporéités, gestualités, espaces dans Lauve le pur". Le corps, tel qu’il apparaît dans ce roman, est appréhendé selon "une dynamique à la fois mémorielle, poétique et polémique" : représenté comme ambivalent, il oscille entre haut et bas, animalité et humanité…

♦ Fabrice Thumerel, "Une Nausée antimoderne : Lauve le pur ou la confession négative d’un Autre du siècle". "Dans un monde postmoderne, postchrétien et postlittéraire, régi par une mondialisation économique, technologique et socioculturelle, devenue synonyme d’anomie, de métissage et de crise identitaire, Lauve le pur est un roman satirique qui, sans recourir à une forme romanesque traditionnelle, a pour noyau textuel la confession authentique, écrite dans un flux continu de belle prose française, d’un antihéros dont la cible, puisque héraut de l’antimodernisme, est le rabaissement actuel des valeurs sublimes" (p. 60).

♦ Sjef Houppermans, "L’Inquiétante étrangeté dans Ma vie parmi les ombres". C. Morzewski : "Dans une analyse nourrie par la théorie freudienne de l’ "inquiétante étrangeté", Sjef Houppermans étudie d’abord les relations problématiques installées entre le narrateur de Ma vie parmi les ombres et les personnages féminins (mère, amante, grand-mère, grand-tante)"…

♦ Jean-Yves Laurichesse, "L’Hôtel du Lac, matrice romanesque de Ma vie parmi les ombres". L’Hôtel du Lac, "lieu de l’origine et de l’écriture, en même temps qu’espace de rêverie et foyer de vie rurale".

♦ Evelyne Thoizet, "Répétitions, variations et reprises dans Ma vie parmi les ombres". C. Morzewski : "Au-delà de son apparence cyclique, le temps du roman obéit à une rythmique beaucoup plus subtile (à une philosophie aussi) qui emprunte entre autres à l’art de la sonate".

♦ Richard Millet, "L’Échange solipsiste" (inédit). Extraits : "Le capitalisme est la dégradation de l’Autre au nom même de l’altérité, ce par quoi l’Autre (celui qui donnerait à l’échange sa noblesse) se présente à moi tout en se dérobant […]. Telle serait en tout cas une des définitions possibles d’une perversion de l’échange : ce par quoi autrui n’est plus que le nombre, c’est-à-dire le Mal même : puisque tout s’échange, c’est non seulement la valeur d’échange qui disparaît, mais aussi la valeur en tant que telle […].

C’est pourquoi l’écrivain doit s’insurger contre la Culture en tant qu’elle est une trahison perpétuelle de la pensée, de la langue, de l’héritage, de la vérité. La Culture, ou plutôt le Culturel, c’est-à-dire l’effondrement de l’échange dans le divertissement […]" (p. 104-105 et 107).

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rédaction

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