[Chronique] Edith Azam, Oiseau-moi, par Christophe Stolowicki

[Chronique] Edith Azam, Oiseau-moi, par Christophe Stolowicki

juillet 8, 2018
in Category: chroniques, Livres reçus, UNE
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[Chronique] Edith Azam, Oiseau-moi, par Christophe Stolowicki

Edith Azam, Oiseau-moi, dessin de couverture signé Eléa Damette, éditions Lanskine, printemps 2018, 36 pages, 12 €, ISBN : 979-10-90491-74-8. 

Quand Seine rime avec souvienne mais que « Mais s’en fout bien Hannah » coupe court au fond musical, se désarticule d’intériorité l’oiseau porté en soi au pénultième ciel. Auteur moteur coupé enroue le libre usage de son vers. Quand deux point à la ligne, aligne son horizon, capte les simples sons, un et deux font deux, font d’elle le confondant auteur d’une motrice en soi. D’une émettrice qui maîtrise son pénultième soi, qu’électrise aux lectrices (et à quelques lecteurs) son féminin singulier à « corps ouvert » de « manque d’espace » quand « l’air est hirsute ». L’humour dispute à l’émotion le but en blanc. De but en banc de touche (non, là j’exagère, André Breton me taperait sur les doigts) la poésie mise à l’épreuve emporte à faux son authentique visage.

 

Le lyrisme s’est entrecoupé, ce qu’il en demeure hoquette en quête d’intériorité. Une petite musique bute sur le hic et nunc, ici et maintenant une scie associe un amour défunt à tout ce que la poésie dérobe de l’auteur qui « préfère écrire de droite à gauche, cela lui paraît mieux illisible. » Le dit d’Hannah met à mal la mâle grammaire qui sous les ponts s’affaire comme dans la plaie le fer d’un jour ou d’une vie. Le mire a beau égrener ses vers plus verticaux tumeur des jours heureux, plus familier tu meurs, d’Illiers en Montjouvain le temps affinitivement perdu. « Hannah Hannah / My Osotis » court son palindrome sa prétentaine comme l’ant(i)enne qu’un « caillou [jeté]sur la Seine » assène et retire de l’ô. Le chagrin se rétracte en peau de poème. De deux points en deux points de chute sur chute surlignées le rapide court son Niagara plus peur que pleurs.

 

Ce livre appelle une lecture seconde, avant-première, une lecture sonde qui débonde son objet, l’on y adhère à tire d’elles. Grand ouverte, de parataxe une syntaxe se déboîtant, court la verticale du souffle long. De piétinement, d’arrache les « mots [pèsent des tonnes » qu’un feu de paille éblouit. 

 

Dessin de couverture d’un voyage au centre de soi en devisement du monde, géographie cartographiée où des langues de mer s’enfoncent dans un continent de palimpseste, de Elea Damette. 

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rédaction

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