[Chronique] Jacques Demarcq, Suite Apollinaire, par Christophe Stolowicki

[Chronique] Jacques Demarcq, Suite Apollinaire, par Christophe Stolowicki

octobre 13, 2017
in Category: chroniques, Livres reçus, UNE
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[Chronique] Jacques Demarcq, Suite Apollinaire, par Christophe Stolowicki

Jacques Demarcq, Suite Apollinaire, Barjols, Plaine page, coll. "Calepins", été 2017, 32 pages, 10 €, ISBN : 979-10- 96646-09-8.

Suite pour calligrammes et poésie concrète, non comme fugue ni contre-appoint, de verve visuelle panoptique initiée d’Afrique. « Sous le pont dit faidherbe du fleuve sén/égal » Mirabeau a beau mirer « les eaux sal/ées de l’océan [] léchouillant les déjections urbaines », le pastiche s’honore d’un compagnonnage enté plus visuel que sonore. Sur les brisées d’Apollinaire, le découvreur du Douanier Rousseau, l’inventeur de surréalisme dont l’isme reste accolé à la peinture d’abord – d’érudition époustouflante Jacques Demarcq accroche comme wagons ses anneaux de scolopendre, approche au plus serré, plus acéré, de proche en proche décroche d’une époque ou deux. De fétiches africains aux séries biomorphes de Claude Viallat notre contemporain, retenu parce qu’il « vit et travaille à Nîmes », la ville caserne des Poèmes à Lou ; à Jean Arp, Picasso, dépositaires du « tracé dépourvu de modelé » de Guillaume sinon de son détouré à vif ; à Robert Delaunay aux enroulements de couleurs premières, ici ceux d’un mètre de couturière ; à Calder, évidemment, trop, le poétique par excellence fildefériste sculpteur tout en épure de grâce appelant le calligramme – les principaux amis peintres et épigones picturaux du poète nourrissent le travail fusant d’esprit d’un clairvoyant commissaire d’exposition personnelle, galeriste en son privé. Seul absent le génie bon enfant de Guillaume.

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rédaction

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1 comment

  1. causeret

    Ce qu’il y a d’intéressant avec Apollinaire c’est qu’il y a apprendre et à délaisser. Jacques Demarcq qui fait jazzer les mots jusqu’aux zozios à-t-l voulu leur donner une suite au sens musical? Ces mots si souvent alignés en rang , en lignes de conduite, Demarcq, sans plus les figurer a-t-il voulu leur rendre la rythmique visuelle à laquelle ils ont droit? C’est ce qui semble tenté dans ces volutes et ces courbes qui leur donnent une lecture synchronique, sans ordre ni hiérarchie et font voler en éclats la dimension syntagmatique? Un plaisir neuf!

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