[Chronique] Libr-regard sur Piero Salzarulo, par Christophe Stolowicki

[Chronique] Libr-regard sur Piero Salzarulo, par Christophe Stolowicki

octobre 8, 2015
in Category: chroniques, Livres reçus, UNE
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[Chronique] Libr-regard sur Piero Salzarulo, par Christophe Stolowicki

Piero Salzarulo, Un chien qui bâille, 2013, 24 p., 3,50 € ; Réveil au bistrot,2015, 24 p., 3,50 €, Passage d’encres, collection « Trait court ».

 

Où l’esprit scientifique, de méthode retorse, multiplie les questions sans réponse au ras du quotidien, celui du réveil ou du bâillement, la poésie s’engouffre dans la brèche comme aux Champs Élyséens. D’une troisième génération d’éthologues, plus friands de l’avantage sélectif de l’empathie qu’économes de l’agression, Piero Salzarulo, spécialiste connu du sommeil, de Dante à Proust, à Valéry, plus perméable aux lettres que ses prédécesseurs, nous promène dans la littérature comme dans la savane. Au savant ceci est éclairci, cela mystère, au poète tout est limpide, ou l’objet de son scepticisme foncier. Que savez-vous, tout ou rien ?, demande Oscar Wilde. Salzarulo, dans l’innocence de sa table rase ignorant comment « le réveil peut devenir le déclencheur d’une mémoire de consigne perspective » ou par quels méandres le bâillement, lente ouverture de gueule chez le crocodile, « probablement pour sécher la muqueuse et éliminer ainsi les parasites », prémisse d’attaque chez le lion, est devenu chez le chien et l’homme, du chien à l’homme et chez l’humain dès deux ans un acte d’empathie de contagion universelle – nous balade dans les comportements comme le linguiste dans l’étymologie, sens dessus dessous retournés sur leurs ergots. Égarées depuis Lautréamont, l’éthologie recouvre ses lettres de liesse.

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rédaction

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