[Chronique] Olivier Apert, Si et seulement Si, par Christophe Stolowicki

[Chronique] Olivier Apert, Si et seulement Si, par Christophe Stolowicki

mai 25, 2018
in Category: chroniques, Livres reçus, Non classé, UNE
0 3050 13
[Chronique] Olivier Apert, Si et seulement Si, par Christophe Stolowicki

Olivier Apert, Si et seulement Si, Lanskine, printemps 2018, 112 pages, 14 €, ISBN : 979-10-90491-61-8.

Mi-secret mi-stère mi-mètre, plus assertorique qu’apodictique fantôme de l’Opéra il niche « l’Ange B » en variations en dents de scie, al dente, plutôt rubato qu’andante, dans (dandysme) la distance à la langue prise, déprise en reprises, en rifs, en chorus pâlissant les notions de rehaut et d’aplat ; en surprises de ponctuation ; en humeurs, gaîtés de la mémoire, de l’escadrille du joyeux équarri drille à retours de scorpion nous tenant en haleine de ce que seule sait dire la poésie. Savant et virulent il progresse sur les pointes, rat d’ô tell se faufile au droit de la falaise mortelle où « l’ange B » le lange dans son linceul à pic & pic & colle, engramme sa haute définition. Il joue avec nos nerfs, verbe haut vertébraux nous dessoude et cajole à bris de glace, à prix d’or sa caresse fait tressauter encore et dore lémure notre carcasse. Hors les murs en dents de scie, si et seulement Si.

Litaniques versets que récurrente éclaire une ampoule « (75 W/970 lumen) » jusqu’aux rituels, simples ou redondants deux points annonçant la chute en capitales de fin d’(apo)strophe. « Vénus anadyomène callipyge voire stéatopyge » côtoyant l’encadrement d’une aile d’ange « au format a3 (29,7 x 42) », se compose le « madrigal uchronique : : : » à deux temps, trois points d’orgue d’une compression de Satan. D’« une main gantée de rose » effleurée Gertrude Stein en ses tendres boutons.

D’une gaîté funèbre funambule, foisonnant de registres, nous devançant aux deux pôles de son « inadvertance » et, restant sibyllin, de « savoir s’arrêter // juste au bord de l’intelligence ». Parenthèses retournées comme gant en onguent, épaissies en croissants de lune, ouvrant sur la clarté d’ajour leurs ténèbres intérieures. Limbes surexposés. À contrepied, à contretemps de sa rigueur de traducteur connu (récemment de Mina Loy, poésies complètes), repoussant les frontières du sans genre où l’hydre s’entête. Maître verrier dans la débauche de manières, pompier pyromane à sautes de jubilation, batifolant à strates, à trois points en triangle esquivant une virgule, dans l’élégance du triplet d’astérisques appelant non appelé, entre citations et proverbes appendu haut & court.

Une maîtrise, une vélocité, une féroce érudition. Et puis & puis, dans un hommage funèbre (à Jean-Noël Vuarnet), sous tant d’esprit de sel de raillerie, changeant de ton au prix du change, du commerce d’émaux, la personne se révèle, celle dont le nom est pair sonne, sa promesse sonne. Encore qu’y « con » serve cinquante fois.

, , , ,
rédaction

View my other posts

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *