[Chronique] Sébastien Ecorce, Couleur (2/4)

[Chronique] Sébastien Ecorce, Couleur (2/4)

mars 28, 2012
in Category: chroniques, UNE
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Voici la deuxième partie, tout aussi stimulante. [© Perez et Gorsky]

Couleur s’appuie sur une série de destitution. Elle décompose, fait naître d’autres termes. Une sorte de composé instable constitué de superposition, de déplacement, d’alternance, de polarisation et de diffractions, de disséminations… En ceci, elle joue sur toute la base des fréquences –

Couleur exhibe ses emprunts, les camoufle, de manière à tramer des surfaces, ce temps de première image peinte recouverte par des interventions successives –

Couleur est d’abord une trace, une archive, une mémoire matérialisée. Elle est une production/projection –

Couleur court-circuite et détourne. Elle n’est pas de l’ordre d’un mouvement de l’abolir –

Couleur est aussi cette capacité à se générer, s’interpréter, ou se prendre/perdre pour objet

Couleur est le geste de la source qui fait signe vers l’emprunt. Et le geste de l’emprunt qui fait signe vers la source –

Couleur inscrite en structure profonde comme ressource de tout jaillissement en avant du sens – surcroit de force à former presque un accélérateur de psychisme –

Couleur pourra être : ordre de couleurs : dont la prégnance opacifie et dénaturalise le référent pour donner un rythme –

Couleur agence des durées et les affecte d’une valeur modale – 

Enjôleuse s’incline dans l’ombre des prédicats – l’autonomie d’une négation – la couleur d’une projection d’une conscience percevante –

Couleur comme Signe est le régime de l’habituation perturbée, affolement ou débordement de sa transversalité – l’impossibilité de trancher l’espace ou la surface à relier deux points extrêmes : le plus court –

Couleur est cette  fibrillation de lignes – brisées – affronte le Dehors en asymptote à la limite –

Il n’ aura pas de noyau – de poumon dialectal –  mais le passage points par points,  plans par plans – de plans membranaires ou de membranes planaires –  théâtre opérateur de divergences – prolonger la puissance d’agir – la limite – frontière – des milieux – ou saturation d’affects à créer  ses propres impossibilités

Couleur est de ce corps muable dans la distribution surfacielle en son rapport au devenir

Couleur est de ce rythme non sédentaire de la sensibilité –

Couleur est de ce rapport topologique avec le paysage mental : l’image de la pensée –

Franchissement de barrière immune – vitesse in quantifiée – morphologie du devenir corps à l’imperceptible plus large que langue –

Poreuse morphologie dans l’ouvert de ses relations – flore séminale : vaguale et difficile, à ne pas se limiter aux seuls échanges ou circularités de sa seule nature –

Couleur est du mouvement éthologique de la morphologie et du mouvement morphologique de l’éthologie – échange et distance – de cette nature transformée à des vitesses différentes – dé-transcription d’un sentir animal dans le mouvement bio-mimétique plus ou moins synchronisé –

Couleur  est fondée autant par éléments que par relations. Elle dépasse ainsi l’agencement simple de l’intrication et de la séparation, par le rythme de coulée, de vitesse et de chocs qu’elle transforme et restitue non semblable dans sa variabilité infinie de flux animés/inanimés directionnels –

Couleur est ce potentiel qui institue et accroît ces issues inorganiques – ces lignes de saillies, de failles, de recomposition – Forme de théâtre chorégraphique – la consistance : son indétermination – figure groupale dans l’étendue de sa plasticité même –

 Couleur est cette surface étirée sur la plaque perfectible d’une perception extra-sensorielle – excède déjà le déplacement initial de la sensation première –

Cet empirisme soumis à l’exercice du vivant – l’intégration configurante du corps étranger.

Couleur est cette vitesse du dérèglement du schème sensori-moteur – dérive d’un corps à persévérer de perception plus ample –

Devenir animal : non pas d’autres corps – mais tous les corps – rythme de la Bête humaine – mutation : dans le franchissement de toute barrière immune – 

Elle est cette  arborescence qui vient toucher toutes les fibres. Par lignes, segments, figures, torsions, touches, grains, points. Ce passage du vivant dans le raccordement des singularités aux surfaces déjà données –

Couleur impose ses monstres toujours plus réels – captifs en chaque évolution –

Couleur est autant du côté du socle, de la fondation, que du voile et du voilement –

Couleur – son induration – ce temps du mouvement qu’elle crée à la surface – entre polarisation et orientation –

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rédaction

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