[Création - série] Dreamdrum 9, Thomas Déjeammes /Laura Vazquez, Un coup qui donne la mort

[Création – série] Dreamdrum 9, Thomas Déjeammes /Laura Vazquez, Un coup qui donne la mort

juillet 18, 2013
in Category: créations, UNE
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Pour cette dernière livraison de Dreamdrum avant la pause estivale, trouvez l’erreur… Mystérieux texte de Laura Vazquez convoqué par le MISTAKE de Thomas Déjeammes… [Lire Dreamdrum 8]

Ses amis sont à la guerre, ils ont la maladie sur les vêtements. Il parle d’un homme.

 

La recette du COUP :

 

Le pain est devenu un homme et l’homme est devenu des yeux les yeux sont devenus la ville et la ville est devenue jaune le blanc représentait les morts et les morts étaient sans colère et l’invention gardait les eaux tendues et l’eau était un engouffrement et les gouffres se sont arrondis et les pieuvres se sont avalées

les pieuvres ont été oubliées par la suite et les malades étaient très nombreux, les maladies étaient nombreuses

 

                                  Il est en prison, on lui remet, à sa cellule, un stylo et des feuilles, qu’il fait des avions avecque, qu’il peint le dedans de son œil avecque. Il est en prison.

En prison :

 

Je me tatoue le dosJe me tatoue la langueJe me tatoue le bord de la claviculeJe me tatoue dans l’intérieur de mon foieJe me tatoue du noir dans la salive :

   

5. pas de chance       4. pas d’espoir           3. peccamineuse

                       2. fuligineuse            1. incurable

                  

Je crois que mon poumon gauche ne va pas bien

il disait que c’était de la poésie, il ouvrait des livres, il ouvrit un livre, un seul livre, il dit c’est comme la poésie, le livre, le livre qui était cramé, il était cramé brûlé le livre on a pas su le titre, il disait c’est ce livre, c’est comme de la poésie, et tout le monde est venu dans cette maison, tout le monde, même des connards, des connards sont venus en masse, personne n’en revenait, personne n’en revenait de cette histoire, c’était un quartier tranquille, le quartier il était tranquille disait les dames, c’était un quartier tranquille sans histoire, on n’en a pas eu des histoires, a dit une dame qui avait les cheveux comme violet, genre mauve. On n’a jamais eu d’histoire, nous ici jamais, la dame disait, jamais non la dame disait et pendant ce temps tout le monde regardait ses cheveux dans les airs, nous jamais, jamais non, la dame. Maintenant, maintenant la dame, les gens passent, maintenant les gens sont tous de passage, de passage, ils passent dans la région, ils sont en passage, maintenant les gens n’ont rien trouvé de mieux à faire, ils n’ont rien de mieux que ça, ils passent, ils n’ont rien trouvé de mieux que ça, maintenant les gens, maintenant personne n’y croit bien à cette histoire qui ne va pas durer bien longtemps, elle va durer le temps qu’elle voudra a dit un type en colère, elle durera comme elle veut, a dit un drôle de type qui avait la bave au coin de la bouche, ça durera ce que ça durera bordel de merde, ça durera autant que ça voudra bien durer dit un type en rogne, ça durera tant que ça durera, les choses elles durent comme elles veulent dit-il, personne ne va dire aux choses ce qu’elles doivent durer putain de dieu de merde a dit un type, arrêtez de dire combien de temps, arrêtez de dire combien le temps est dans les choses putain de cul à la fin disait un brave gars inconnu de la bataille, merde de dieu de merde, vous êtes qui à la fin bordel de dieu vous êtes qui pour dire des choses pareilles putain de merde de cul à la fin disait un type tout en passant devant une maison investie par des gens jeunes et beaux du sang sous leur peau qui battait la guerre et qui s’appelaient, qui s’appelaient Arnold et Jonathan

Arnold

Arnold et Jonathan partent dans les campagnes

Arnold, Arnold et Jonathan

s’enfoncent l’un dans l’autre

laissent voir un arbre

il y a dedans les animaux de mauvaise compagnie

Arnold

Arnold et Jonathan

partent à la guerre, ils traversent la forêt, ils veulent que la guerre dure

à toute vie, à toute vie ils gueulent, à toute vie, toute vie

ils veulent

Arnold,

Arnold et Jonathan

quittent leurs tenues de soldats malades. Ils se touchent la peau et s’enfoncent dans le corps

des bâtons.

Arnold

Arnold et

ils ont des infections de la bouche. La bouche.

Arnold

Arnold et Jonathan

aiment la mort du suicide

de la bombe

du métro

Arnold

ils sont frères et cousins.

ils sont doux et rapides.

il sont calmes et petits.

Arnold

Arnold et Jonathan

Terminent l’histoire :

 

Une épidémie

Tous meurent

Tombe le remède

Du ciel

Tous vivent

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rédaction

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