[News] News du dimanche

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avril 15, 2012
in Category: Livres reçus, News, UNE
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Retrouvez ce soir nos Libr-événements (colloques de Cerisy – sur Ernaux, puis "culture et autofiction" – et rencontre avec Patrick Varetz). Mais auparavant, une UNE sur l’essai de Cécile Vargaftig, Ma nuit d’octobre, paru dans la collection de Isabelle Grell, "Le livre/la vie".

UNE

Cécile Vargaftig, Ma nuit d’octobre, d’après Jacques le fataliste de Diderot, éditions Cécile Defaut, "Le  livre/la vie", printemps 2012, 144 pages, 15 €, ISBN : 978-2-35018-315-2.

Présentation éditoriale.

La nuit d’octobre, d’Alfred de Musset, est un poème paru en 1837. Les nuits d’octobre, de Gérard de Nerval, est un texte court paru en feuilleton en 1852. Ces nuits d’octobre ont toutes deux été l’occasion pour leurs auteurs de faire le point sur la relation, parfois confuse pour eux, entre expérience et écriture. Elles marquent toutes deux un tournant dans leur oeuvre. Ma nuit d’octobre, ce journal de lecture de Jacques le fataliste et son maître, de Denis Diderot, a une ambition comparable. En l’occurrence, essayer de comprendre pourquoi ce livre, lu trop jeune, m’a marquée à ce point, analyser son influence sur ma vie et mon travail jusqu’à aujourd’hui, et, puisque je suis née un matin d’octobre, pourquoi pas renaître. /Cécile Vargaftig/

Diplômée de la FEMIS, Cécile Vargaftig écrit des scenarii pour le cinéma (Le ciel de Paris, 1991 ; Le lait de la tendresse humaine, 2000 ; Stormyweather, 2003 ; Oublier Cheyenne, mars 2006). Par ailleurs, elle est l’auteur de quatre romans : Frédérique (J’ai lu, 1994) ; Laisser frémir (Julliard, 1999) ; Fantomette se pacse (Au diable vauvert, 2006,) et Les nouveaux mystères de Paris (Au diable vauvert, 2011) dont le style oscille entre fiction, autobiographie et roman à la première personne.

Préface de Isabelle Grell, « Raconter une histoire, c’est tarte » 

Denis n’aime pas les romans mais il affectionne les histoires de désobéissance. Denis, et Jacques, ce fataliste, préfèrent à l’obéissance le désir, l’inconnu, le sauvage, le présent, la vie. Ils trouvent les névroses drôles et sont adeptes de la bonne chair. Denis Diderot aime aussi trinquer à leur santé avec de futurs trépassés. Cécile Vargaftig aime les mathématiques, les contraires, les incompatibles. Elle est du genre d’Etres qui cherchent le rapport entre le cheval et la métaphysique. Cécile côtoie quotidiennement un Animal Fantastique, un Chat du Brésil, une Libellule, un Hippocampe et n’en tire aucun sentiment de supériorité. Depuis toujours elle coudoie les déjà-trépassés les tutoie, dîne en tête-à-tête avec eux. Elle a l’habitude de  marcher « entre deux éternités » (p. 26). Il allait donc de soi qu’un jour ou l’autre, une nuit ou une autre, ces deux écrivains se rencontrent pour de vrai autour d’une table de cuisine. Ceci arriva précisément un soir d’octobre, à Paris, au début du XXIème siècle, en 2010. Si ce n’était pas à Paris, c’était autre part. Peu importe, puisque Cécile Vargaftig, dans Ma nuit d’octobre, avec la générosité qui est la sienne, avec son naturel désarmant, avec son style qui marie le grammaticalement parfait aux ricochets intellectuels magiques, nous transporte avec elle dans un voyage à travers le temps et le langage. En tournant successivement les 78 pages, nous nous trouvons en train de survoler des lieux où il n’y a pas d’assignation, nous reprenons haleine dans des endroits où l’on mange, avale goulument la parole, où l’on remplit ses poumons du souffle expiré de l’autre pour le ressusciter. Ce livre est un des rares où la discussion est vraie, le rire est franc, la séduction langagière est voluptueuse, où une certaine Cécile Vargaftig apparaît, vient vers nous, s’offre, illumine l’obscur et, simultanément, presque douloureusement, se retire, se soustrait à une curiosité qui pourrait être étouffante. Avec sa Nuit d’octobre, Cécile Vargaftig, l’inapprivoisable, a commis un miracle comme on commet un crime: elle a gommé la démarcation entre les livres et la vie, elle a dépoussiéré les frontières du purement physique pour qu’enfin on se dise que oui, « les temps changent tous les jours. » (p. 46) Exit de la fatalité.

Premières impressions.

Alternant sept épisodes et divers chapitres – dont un qui garde la trace de sa prononciation enfantine ("Les Jamours de Zacques") avec des marginalia (sections en italiques), de zigzags réflexifs en zigzags drôlatiques, Cécile Vargaftig nous offre un livre aussi excentrique que ce "livre qui ne ment pas", ce roman dans lequel "la dialectique est le nerf de la vérité", cet antiroman que, à l’âge de 12-13 ans, elle dévore en 5H30 : Jacques le fataliste de Diderot. Qu’est-ce qui a motivé le choix de l’écrivaine – je veux dire l’auteure ? La posture du romancier-philosophe, elle l’a fait sienne : "dissimulation, esquive, plaisir du paradoxe, amour de la dialectique impossible, joie d’échapper à l’assignation" (p. 71). Qu’elle évoque son expérience de lecture, son homosexualité ou l’écriture même, Cécile Vargaftig est drôlement pertinente – ou pertinemment drôle. /FT/

Libr-événements

► On retrouvera Isabelle Grell lors du colloque de Cerisy qu’elle organise : "Culture et autofiction", du 16 au 23 juillet 2012. Auparavant, celui sur Annie ERNAUX – auquel participe Fabrice Thumerel (du 6 au 13 juillet). On peut d’ores et déjà se renseigner et réserver : ici.

► Rappel : ce jeudi 19 avril 2012, à 19H, rencontre avec Patrick Varetz pour son deuxième roman, Bas monde : Librairie Le Bateau Livre, 154 rue Gambetta 59800 Lille.

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rédaction

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