[News] News du dimanche

[News] News du dimanche

décembre 21, 2008
in Category: News, UNE
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     En ce dernier dimanche avant fêtes de fin d’année, voici un site et quelques livres pour entretenir la forme neuronale et l’esprit libre & critique. Bien que LC se mette un peu au ralenti, entre le houx et le gui, restez en contact : vous ne savez pas tout ce que LIBR-CRITIQUE peut faire pour vous…

[Sur le web]

Si vous aimez les beautés de pierre et que vous ne connaissez pas encore le site de création littéraire, plastique et vidéo que Romain Verger a lancé en 2003, profitez de cette trêve saturnale pour découvrir ailleurs ici presque sans sommeil. Le jeune artiste, écrivain et vidéaste (36 ans) conçoit son site comme "l’autre versant" de sa production qui offre une vision synthétique de son travail : privilégiant les "pratiques discontinues", l’auteur d’un essai sur Michaux intitulé Onirocosmos (Presses de la Sorbonne Nouvelle, 2004) nous fait partager sa fascination pour le minéral à travers ses textes comme ses photos, vidéos et installations – nous plonge dans son rêve de pétrification généralisée (minéralogies, pierrier…).

Parmi les 400 webpages, on ne manquera pas les échos critiques – et notamment les derniers, portant sur Mon jardin ouvrier de Lucien Suel et Kafka cola d’Alessandro Mercuri. Et puis, il y a sa page Netvibes, d’une étonnante richesse. /FT/

[Livres reçus]

[+] Projet_gasmol [roman], Laurence Denimal, ed. Al dante, 20 €, ISBN : 978-2-84761-983-6.

Oeuvre qui sera bien déroutante pour les lecteurs. Pour ma part, je trouve qu’elle est très intéressante, même si, la catégorie de [roman] affichée sur la couverture me paraît en porte-à-faux, peu interrogée par l’ensemble, malgré le jeu de construction narrative. Dans la lignée du [JOUBOR], Laurence Denimal explore la relation entre, d’un côté ce qui est de l’ordre du travail formel/graphique [GASMOL_ART], et de l’autre le travail d’écriture/narration [GASMOL_LIV] ; plus précisément, il s’agit pour elle de réfléchir à une fiction dont une part de la réalité est constituée d’éléments issus du [JOUBOR] – comprenez journal de bord -, où l’auteure annote quotidiennement ce qu’elle effectue. Le projet [GASMOL] se donne à la fois comme la fiction résultante et les conditions de cette constitution (cf. Avant-propos).

Le projet [GASMOL] se donne à lire en un pilote de série et un épisode en deux parties. Le projet [GASMOL] est une fiction graphique qui se donne selon l’élaboration de schémas qui composent la trame du synopsis. Les schémas de Laurence Denimal décrivent des trajectoires et des actions, ils mettent esthétiquement en avant des situations pour les protagonistes, notamment Paperback, rosella sauvage & petit citron vert, qui suite à une contamination sont devenus [S-HPAP] [S-HROS] et [S-HPET], des mutants qui veulent démasquer le very bad méchant [MELLEX], qui manipule et tue dans la série. Les schémas de Laurence Denimal sont donc des schémas_narratifs et non des schémas_cognitifs, ils ne déconstruisent pas, ils établissent l’ordre fictionnel. Sans réelle relation au roman (celui-ci n’étant pas mis en question, ni même vraiment indiqué comme horizon), ici est déconstruit/reconstruit la trame fictionnelle de la série télévisée selon une recherche formelle. Difficile à suivre par moment du fait des choix formels et des abréviations liées au travail du [JOUBOR], pourtant cette oeuvre peut vraiment fasciner par son montage, efficace et très bien réalisé./PB/

[+] Nouveaux poêmes d’Amour, par Armand Le Poête, ed.La rumeur Libre, ISBN : 978-2-35577-011-1, 14€.

Ah…. Armand Le Poête et ses vers raturés, ses fautes d’orthographe ponctuant sa verve naïve, son écriture pas si loin de celle de BEN, ses émois simples et directs, ses amours, ses passions, son surréalisme multi[c/t/l]ouche par reprises et biffures… Que dire, à part que tout, chez Armand Le Poête est frais et à découvrir. Car tout cela est bien le résultat d’un jeu, de la part d’un joueur qui quand on sait ce qu’il crée à côté, par ailleurs de cette signature, ne peut qu’intriguer. Armand Le poête découvre le monde avec les yeux de l’innocence faussement enfantine et de l’expression directe et franche. Cette ouverture l’amène à des phrases simples, jouant des dimensions du réel ("je t’aime et je regarde le monde par un trou de serrure sans porte"), sculptant un univers poétique où l’amour touche le lecteur. Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Toucher le lecteur. Et cela fonctionne car, loin de la recherche d’abord formelle, loin de vouloir la nouveauté, Armand le poête, se pose dans la recherche d’abord du touché, des mots qui touchent et qui par leur assemblage peuvent émouvoir. Car ce livre, ces Nouveaux poêmes d’amour, sont émouvants. Même si on sait qui se cache derrière ce travail, on ne peut que croire à ce qu’exprime cette graphie enfantine, on ne peut que croire à cette innocence des mots qui, bien lus, témoignent d’un travail complexe de création de formules et d’images. Ce livre est à lire comme une bouffée d’air — on en a besoin — oxygénant des zones affectives et sensibles bien mises à mal par ce temps de désenchantement du monde et de positivisme s’effondrant. Un grand merci à Armand Le Poête pour cette balade en des contrées que j’avais oubliées./PB/

[+] Alessandro Mercuri, Kafka cola : sans pitié ni sucre ajouté, éditions Léo Scheer, 2008, 144 pages, 12 €, ISBN : 978-2-7561-0156-9.

Nous sommes bien loin ici d’une telle fraîcheur… Voici le type même d’objet interlope très sophistiqué : à mi-chemin entre pôle commercial et pôle autonome, il recycle tout, les discours de notre spectaculaire société de communication comme les procédés de l’actuelle littérature d’invention (RV demain pour ma chronique). /FT/

[+] Christophe Charles, Théâtres en capitales. Naissance de la société du spectacle à Paris, Berlin, Londres et Vienne, Albin Michel, "Bibliothèque Histoire", 2008, 575 pages, 29 €, ISBN : 978-2-226-18701-7.

L’historien, qui doit sa grande notoriété à ses ouvrages sur la littérature et la culture fin XIXe – début XXe siècle, sur les intellectuels ou les milieux universitaires, a consacré une dizaine d’années "à la recherche d’une société du spectacle perdue", celle qui, de 1860 à 1914, a triomphé dans ces quatre principales capitales de l’Europe occidentale que sont Paris, Berlin, Londres et Vienne. Ses outils sont ceux d’une histoire sociale qui se situe dans le prolongement des travaux de Pierre Bourdieu : "géographie sociale comparée", sociologie différencielle des salles et des auteurs, typologie des directeurs de théâtre, statut et condition des acteurs, études de réception…

Parce que cette somme érudite – avec tableaux, graphiques et documents divers – nous permet de comprendre ce qu’on appelle encore "le contexte" du passage à l’époque moderne du spectacle, elle doit être lue avec intérêt par tous les chercheurs en sciences humaines comme les amateurs de spectacle contemporain. /FT/

 

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rédaction

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2 comments

  1. Fabrice Thumerel

    Et c’est très bien à vous de lui rendre cet hommage : il le mérite amplement !
    Cela fait plus de dix ans que je le lis régulièrement, et c’est toujours le même plaisir intellectuel…

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