[News] News du dimanche

[News] News du dimanche

mars 6, 2010
in Category: News, UNE
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En cette première semaine de mars, l’actualité est très chargée : après deux publications à découvrir (J. Liron et A. Dupuy, L’Évidence feuilletée d’un monde ; Éléonore Mercier, Je suis complètement battue), les rendez-vous de DATABAZ (le Centre d’art expérimental littératures et nouvelles technologies associé à Libr-critique puisque dirigé par Philippe Boisnard et Hortense Gautier), le Festival les Perforeilles et nos Libr-brèves.

RAPPEL : N’hésitez pas à réagir par vos commentaires et suggestions… pour toute proposition ou envoi de contributions : libr.critik@yahoo.fr.

Publications à découvrir

Jérémy Liron et Armand Dupuy, L’Évidence feuilletée d’un monde, Publie.net, mars 2010, PDF écran et eBook, 49 pages, 5,50 €, ISBN : 978-2-8145-0310-6.

Présentation éditoriale :

« Qu’est-ce qui précède la toile : le regard de l’artiste, ou le mouvement du monde vers lui ? À l’invitation du Lab-Labanque de Béthune, Jérémy Liron a exposé la suite de son projet Landscape(s) au premier étage des appartements de l’ancienne Banque de France. Armand Dupuy a écrit ensuite depuis ce travail le texte du catalogue – repris et édité par Publie.net.

Au lieu de poursuivre la série entamée, le peintre a répondu à l’appel du Centre d’Art en déplaçant la question de ces toiles vers ce qui les produit et les happe. Jérémy Liron vit et travaille à Lyon ; pour rejoindre Béthune où installer les tableaux, c’est près de 700 km de train. Alors, du défilement du réel au-dehors et de ce mouvement vers le lieu de l’exposition, le peintre s’est emparé pour en faire précisément le matériau du projet.

Photographies et notes de la traversée nourrissent le travail et c’est naturellement qu’on les retrouvait dans l’exposition, moins pour l’illustrer que pour retourner la question : si le monde avait précédé les tableaux, son écriture leur fait face en retour et dialogue avec eux.

Généalogies multiples du tableau : origine et fin du regard qui travaille le réel depuis la question qu’on lui adresse en chemin, et dont l’adresse devient le geste même du peintre, qui écrit : "Qu’est-ce qu’on emporte de soi à regarder la route ? Et qu’est-ce qu’on y laisse ? Le réel est un cadre qui déborde sans cesse."

Le texte rédigé par Armand Dupuy voudrait dresser ici avec précision les territoires de ce travail où le paysage habite dans une façade qu’inlassablement le peintre interroge. La route qu’emprunte l’artiste pour aller vers la toile est celle qui traverse le monde – cette expérience littérale fonde la démarche, et questionne profondément le sens de ce geste : dévisager le réel. »

Éléonore Mercier, Je suis complètement battue, POL, mars 2010, 112 pages, 11 €, ISBN : 978-2-84682-453-8.

Présentation éditoriale :

« Éléonore Mercier est "écoutante" dans une organisation qui se préoccupe des violences conjugales. C’est-à-dire qu’elle prend les communications des femmes en état de détresse qui appellent pour pouvoir parler, être écoutées. Elle fait cela depuis plus de quinze ans. Prenant en note sur des cahiers ces entretiens, elle a eu l’idée de réunir en un recueil la première, et seulement la première phrase dite, l’entrée en matière en quelque sorte, la phrase inaugurale par laquelle va commencer l’échange, celle qui dit tout, celle sur quoi va s’appuyer le reste. Cela donne un livre sidérant. Sidérant d’abord pour le témoignage brut, immédiat qu’il constitue, sans pathos, sur un pan honteux de nos sociétés. Sidérant ensuite pour sa teneur littéraire totalement inédite. Il y a là un tel désir d’expression, une telle volonté de dire qu’elle se soumet la langue, la syntaxe, la bienséance formelle. Elle use de la maladresse comme d’une forme. C’est bouleversant et montre que la littérature est partout où il y a de la vérité et de la justesse. Ici 1 653 fois… »

Note de lecture :

Trois jours après la Journée mondiale de la Femme (le 11 mars 2010, donc), paraîtra en librairie un livre transgénérique (agénérique ?) qui commence et se termine par la phrase titre : "Je suis complètement battue". C’est dire que nous sommes confrontés à une violence dramatiquement quotidienne : "Mon mari est violent et armé, j’ai peur pour ma vie" p. 11) ; "C’est pour une patiente qui est dans mon cabinet, bleue des pieds à la tête" (30) ; "Mon mari a tout cassé dans la maison et je ne sais pas à qui le dire" (32) ; "Mon mari menace de me couper en morceaux devant le petit" (58)… Ces "faits divers" sont révélateurs de notre société : "J’ai bien sûr été battue" (19), "C’est pour une situation classique de violences conjugales" (106), etc. – y compris dans le recours à la Langue Euphémisée Ambiante : "J’ai un problème de violences qui devient lourd à gérer" (95)… C’est dire aussi que les barbarismes, solécismes et maladresses d’expression diverses sont source d’humour noir : "C’est pour une amie qui reçoit des coups gratuits" (12) ; d’équivoques et d’incongruïtés : "Je ne suis pas française et je suis battue" (32), "Mon mari n’accepte pas ma séparation" (42), "J’ai un mari que j’aimais et que j’admirais, maintenant j’ai honte de partout" (42), "Mon mari ne me frappe pas mais verse sur moi une grosse autorité" (105)…

Dans la mesure où il s’agit d’un montage de phrases prélevées dans la réalité sociale, nous avons bel et bien affaire à un document poétique au sens où l’entend Franck Leibovici. Mais ce sont également des micro-récits de vie qui, du fait même qu’ils condensent des histoires thématiquement semblables, peuvent favoriser la connaissance objective d’un phénomène social contemporain (ethnosociologie de Daniel Bertaux). /FT/

Les Rendez-vous de DATABAZ

DATABAZ, centre d’art expérimental littératures et nouvelles technologies : 100, rue du Gond 16000 Angoulême.

Jeudi 18 mars 2010, de 20H à 21H30, nous invitons à une conférence Philippe Di Folco pour la sortie du Dictionnaire de la mort chez Larousse.

Présentation du dictionnaire :

Comment s’exprime la mort aujourd’hui ? Y a-t-il une façon appropriée de l’aborder, d’en parler ? Pourquoi tant de gêne ?
Pour répondre à ces questions, plus de 200 contributeurs de toutes nationalités se sont réunis. Ils expliquent et analysent les termes, les notions et les concepts les plus souvent convoqués à ce sujet.
Privilégiant les approches historiques, anthropologiques et sociologiques, le Dictionnaire de la mort constitue un parcours inédit, en 1000 articles, à travers les rites, les mythes et les cultures. Des aborigènes aux zombis, du sacrifice d’Abraham aux chaises électriques d’Andy Warhol, ou aux jeux vidéo, le champ que recouvre la mort est phénoménal. La dimension biologique y est aussi largement analysée, autant que l’aspect clinique ou économique.
Plus qu’un dictionnaire, cet ouvrage est un outil qui aide à décrypter nos différentes manières de concevoir et d’exprimer la mort, ses métamorphoses, ses contradictions et sa pluralité.

Sous la direction de Philippe Di Folco, écrivain et essayiste (Les Grandes Impostures littéraires, 2006). Il a également dirigé le Dictionnaire de la pornographie (2005).

Samedi 20 mars, de 20H à 23H, CONCERT ÉLECTRO-ACOUSTIQUE :

* Jean Voguet (musique) + Philippe Boisnard (live-video // création 3D real time pure data), L’Odyssée :
Faisant suite à la résidence d’une semaine de Jean Voguet au centre Databaz (du 15 au 20 mars), ils présenteront L’Odyssée, une aventure sensorielle et esthétique hypnotique aux confins du son et de la vidéo 3D générative.
La création musicale de cette pièce est réalisée par Jean Voguet, compositeur électroacousmatique. L’espace de Databaz sera habité par une création video 3D générée en temps réel en interaction avec le son (création sous Pure Data).

* Bérangère Maximin.

Entrée : 5 € non-adhérent ; 3 € adhérent (réservation recommandée).

Festival les Perforeilles (Toulouse, 11-13 mars)

Le grand os et la cie Lohengrin présentent le Festival les Perforeilles (poésies & performances) – 11-12-13 mars 2010 – Théâtre le Hangar – Toulouse.
Pour sa 2e édition, le festival Les Perforeilles donnera à voir et à entendre différentes écritures contemporaines mises en voix, en espace ou en mouvement par leurs auteurs ou par des artistes de la scène. Au programme, performances sonores, poésies de bouches, écritures d’oiseaux, conférences pneumatiques, lectures du dedans, danses et musiques insolentes…

jeudi 11 mars / 21h : Sébastien Lespinasse & Bertrand Gauguet poésie sonore et musique improvisée ; Cie Lohengrin objets théâtraux ; Claude Favre poésie (lecture) ; Bernard Combi musique/poésie.

vendredi 12 mars / 21h : Claudie Lenzi & Eric Blanco poésie/arts plastiques ; Andrea D’Urso poésie (lecture bilingue français/italien) ; Cie Lohengrin objets théâtraux ; Pasina & Cie danse-théâtre (textes de Ana Tot).

samedi 13 mars / 19h (entrée libre) : Yves Le Pestipon conférence-action : "Couleur femme dans les romans de Giscard."

samedi 13 mars / 21h : Patrick Dubost poésie sonore ; Franck Melotti poésie (lecture) et de courtes interventions de Claude Favre, Andrea D’Urso, Sébastien Lespinasse, Aurelio Diaz Ronda, la cie Lohengrin.

Tarifs : 7 / 5 € la soirée / 15 € pass 3 jours ; conférence du samedi 19h gratuite / bar et petite restauration sur place.
Théâtre le Hangar – 11 rue des Cheminots – 31500 Toulouse
Renseignements et réservations : 05 61 48 38 29.

Libr-engagement

► Pour une véritable politique culturelle et contre "la machine à décerveler", on peut signer la pétition : horschamp.org/spip.php

► Contre cette dérive idéologique qui consiste à introduire à la rentrée prochaine les Mémoires de De Gaulle dans le programme de Lettres de Te L, là encore, manifestons-nous : www.ipetitions.com/petition/lettresvolees
 

Libr-brèves

► Le Lancement de la 12e édition du Printemps des Poètes aura lieu le Lundi 8 mars à 20h à l’Opéra Comique de Paris.
Avec la comédienne Dominique Blanc accompagnée d’Irène Lecoq, Carolyn Carlson accompagnée de Caroline Marcadé et Brigitte Fontaine accompagnée d’Areski Belkacem et Yan Péchin.
Et les poètes:
Gabrielle Althen, Mathilde Anclin, Marie-Claire Bancquart, Linda Maria Baros, Jeanine Baude, Claude Ber, Laure Cambau, Magda Carneci, Patricia Castex-Menier, Jaleh Chegeni, Danielle Cohen-Levinas, Djalila Dechache, Dominique Dou, Ariane Dreyfus, Myriam Eck, Claire Fourier, Elisa Ghertman, Magali Herbinger, Venus Khoury-Ghata, Hélène Lanscotte, Vivian Lofiego, Sophie Loizeau, Claire-Anne Menaucourt, Azadée Nichapour, Cécile Oumhani, Julie Quéré, Esther Tellermann.
Mise en scène par Claude Guerre.

Samedi 13 mars, de 18H30 à 19H30, Bibliothèque Marguerite Audoux (10, rue Portefoin 75003 Paris) :

« Printemps des poètes, couleur femme : RoToR. Revue crée par des femmes, certes, mais qui pensent qu’irréductible à la dichotomie, le genre, quelque genre soit-il, est une notion plus complexe que manichéenne : créer est un bouillonnement, un travail (sans l’assujetissement à une muse, féminine, à l’inspiration, idem encore…). Nous défendons dans notre revue l’échange, d’un poète, écrivain, à l’autre – invitant en pensant à leurs écritures : ce qu’elles disent et comment elles le font, pour décloisonner, aller outre la défense d’un féminisme, que le dialogue (et non l’opposition sexuelle, géographique,…)(enfin) s’ancre. Le 13 mars, à 18h30, nous présenterons donc les numéros déjà publiés et proposerons deux lectures performées : Esther Salmona puis une réponse que lui feront Sarah Tritz et Anne Kawala. »

Le grand os participe à l’exposition "Livres à voir", 8e biennale du livre d’artiste organisée par le Quai de la Batterie à Arras, du 13 mars au 5 avril 2010.

La librairie Village Vanguard (3, rue de Nemours 75011) accueille Le répertoire des îles à l’occasion de la sortie de L’Affaire Furtif de Sylvain Prudhomme le jeudi 18 mars à partir de 19 heures. Sylvain Prudhomme lira des extraits de son texte et l’illustratrice Laetitia Bianchi signera ses ouvrages.

Vendredi 19 mars de 20H à 21H30, au Centre Cerise (rue de Montorgueil 75001 Paris) : Soirée Remue.net avec Fabrice Caravaca, éditeur ; Christophe Manon et Fred Griot, auteurs ; animée par Guénaël Boutouillet.

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rédaction

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