[Texte] Joël Hubaut, ÉpidémiK 3

[Texte] Joël Hubaut, ÉpidémiK 3

mai 5, 2020
in Category: créations, UNE
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[Texte] Joël Hubaut, ÉpidémiK 3

Nous sommes très heureux d’accueillir la série de textes que Joël Hubaut a écrits dans les années 70 – aujourd’hui introuvables. Car nous le tenons pour l’un des plus grands créateurs de sa génération. [Lire le deuxième texte]
Dans INTER-ACTION C.L.O.M. (Joël Hubaut) (Le Clou dans le fer, 2007), Philippe Boisnard rappelle que, pour lui, « le terme d’épidémiK, loin de s’entendre au sens viral, doit s’entendre selon le principe d’une cancérisation » (homogénéité vs hétérogénéité). [Lire sur LC : « Lissez les couleurs »]
Fabrice Thumerel : « Étrangère au style comme appropriation idiolectale de la langue, la cancérisation épidémik fait sortir la langue de ses gonds. Dans lissez les couleurs ! à ras l’fanion (Al dante, livre + CD, 2003), à la mollesse de la « langue pure moulée à la louche », le poète excentrique oppose « une langue libre démoulée » » [cf. « Poésie, musique et chanson dans le champ poétique contemporain »]

 

…l’épidémie-parabole est dans le miroir, signes réfléchis puants dans la réflexion, mise en abîme de la contamination, coma-coma, recouvrement des calottes-diapo, dessins en sémio-miroitement avec l’ingurgitation en écho, la peinture fouille les entrailles à la surface, peinture-clichée, elle pue et c’est son odeur qui sculpte l’espace. Toutes les tripes du rythme dans la bouche vidangée avec l’odeur qui envoûte. Ventre ouvert bourré de cercles et de flèches et de carrés et de triangles avec plein de croix pour le croisement. Poèmes épidémiks sculptés à sec. Les parfums absorbent les puanteurs pour gober en aspirant et avaler le mal avec le bien en les emmêlant comme on mâche pour distiller les mouchetures d’insectes. Peinture gazeuse. Epidémie de résistance combattant l’épidémie d’images stéréo pétrifiées dans la peinture en 3 dimensions engourdie sur place, l’épidémie ré-active attaque l’épidémie-sclérose du pouvoir des petits peintres inébranlablement infectés du sytème stagnant, on aspire la respiration en expirant les merdes, les saouleries contagieuses régénèrent, on dégueule sa palette avec les mots contaminés, on peut le ressentir à voix haute pour mieux le sentir dans les longs couloirs du CKKE (Centre Kultur Kontrôl Epidémia ), grouillement dans le grouillement grouillant…

Action épidémik artsecticide : village de Valcanville, dit  » Volcan-ville » (Joël Hubaut, 1976)

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Fabrice Thumerel

Critique et chercheur international spécialisé dans le contemporain (littérature et sciences humaines).

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