[Texte] Stéphane KORVIN, Lang [<em>vaste, wasted</em>, VII]

[Texte] Stéphane KORVIN, Lang [vaste, wasted, VII]

juin 8, 2010
in Category: créations, UNE
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Stéphane Korvin est né en 1981. Il vit et travaille à Paris. Avec le geste photographique, il saisit les intersections entre espaces réels et imaginaires. Il a travaillé notamment sur des textes d’Aimé Césaire et de Marguerite Duras. Avec les mots il approche, questionne le contour et le lien. Ses travaux sont publiés dans des revues (A verse, ARPA, Pyro, N4728, etc.).

Voici le septième et dernier extrait de vaste, wasted (lire le sixième), qui, en écho à Fred Griot, s’inscrit dans une réflexion moderne sur la LANG. On souhaite à Stéphane KORVIN de pouvoir rapidement publier ce recueil prometteur.

Introduire R dans la langue air dans la bouche plus en avant déformer défouler la langue large larguer la langue avec R grande déchirure rand habits déchirés reprendre de l’habitude avec proposition de service la nuit et dessertes abîmées cogner jusqu’à former de petites bulles d’air cloquer le mot boursoufler le mot c’est-à-dire bourrer la bouche avec la langue copulation bramement de mots sexe rayé égayant enrayant le ronron avec bravoure urgent les mots refaire surface de langue vers la cavité affleurant la bouche passer de tête à face puis visage avec langue languer tourner bestiale ne plus nommer le corps nombreux bords taper dedans éclore du bruit trou rut de langue passer une tête ne rien déchiffrer chiffonner chiffonnier salir languir la langue pour mieux la crever (crève rêve de langue = une tranche de langue sanguinolente à coaguler + à la relecture sculpter la masse silencieuse avec de sauvages lèvres astringentes) compter à tue-tête promener pommeler le ciel vert-bleu plastifier par d’autres auteurs autres irrespirables (langue sans air écrite bouche fermée cri est un dessin épatant un dessin trop bien ameuté) remanier le bordel fictif aux formes ruisselantes

le poisser lui rendre manège d’odeurs et couleurs

longer langer pour tromper puis accéder à la violence

tanguer ANGER ranger les anges

less anges moins que

let’s do it with blood

SANGRE
contraction sang ogre la langue muscle sur le mot
a des envies de couteau
changer l’eau en air
beau en BRRR (se nourrir au chapeau)

progrès ogres graisser la patte pour avaler le bras et là le coude jusqu’à la bouche. faire un effort pour se reprendre. aucun progrès. ogre = continuer à boucherie

orgue la langue pas musique pas mélodique
sans tracts ni tractation
si corps = parking
déparamétrer la langue veut dire fuites

si corps = télé, parasiter le corps

réfléchir large réceptacle spectaculer langue large
langre lange apocope de langues mortes
pas spectaculaires pas tentaculaires

manifeste pour LANG plus encore moignon que slang

non communiante
languement longue langue contracter cataracter catastropher aérer avec de la ficelle et des ciseaux

attacher à l’aIRE couper abandonner à l’R repris

rapatrier dans le continuum sombre le conique réel vital organo-plasmique continuer sombrer craie cry cela grince au lieu de formation du mot
on est pas des cerfs-volants et pourtant on porte la langue dans des élans de verticalité

 

vertige de la bouche suspendu au corps en apesanteur
poème parsème la bouche larsen fleurs sur les lèvres mouillées

 

poème relangue la lang long travail de mastication

attention
ils s’abouchent dans des langues mortes
OR TES LANG MUES

nous (poètes) fourmillons parmi les bêtes sales le papillon est dans sa préhistoire une cavité à chiures
le poème n’est jamais le bon

bomb to pieces

vivisection
vésication avec entraînement dans le mot

R at language cela donne
mort aux rats amour avec effet de boucle dans la bouche

la bouche séparée du sens

intoxication
amour 36 répétitions = mort aux rats, essayez

voix sexe sans corps
voix sexe effleurement du corps
peau à peau collée

langue rêve
languer ève
la tanner pour qu’elle se déshabille

cela dérape arrive marche lourd et crache léger de petites phrases pas prêtes d’en découdre (inexpérience de la masse)

nous poètes = la blague

mon corps ma lang qui les baisent mot à mot
qui les baisent les ****
à part m.
à part moi et les mots à patauger
à part la bouche salive laissant aller salive
tenter des entrées

tout le monde s’en frappe des entrées

ici le poème s’est latté, seul, allant à découvert, et la bouche elle se resserre de grands bouquets d’éventrés

ces fleurs qui ne se partagent pas, ces bouquets de lassos diminués

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rédaction

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