[Création - série] Dreamdrum 11, Thomas Déjeammes / Claude favre

[Création – série] Dreamdrum 11, Thomas Déjeammes / Claude favre

octobre 5, 2013
in Category: créations, UNE
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[Création – série] Dreamdrum 11, Thomas Déjeammes / Claude favre

Avant même que de mettre en ligne la dernière partie du long poème inédit "A.R.N. _ Agencement Répétitif Névralgique_ voyou", parallèlement au Dossier Claude Favre, donc, voici la seconde collaboration entre l’auteure et Thomas Déjeammes [lire la première], qui a lancé le projet Dreamdrum en mars dernier. Sa photo grattée est accompagnée ici d’un texte à fleur de mots qui nous dit quelque chose d’essentiel : "trop près du corps mal à parler"… /FT/

 

vieille affaire & toujours des mots ne sont pas notre

langue n’est s’ils font bricoles flottent affaires de peu

qu’importe le panache pourvu qu’on soit gagnant

dents & or & nous contents on s’en remet à eux ad

libitum qui tournent dans les bouches tristes

anxieux tout de même de peu être si peu à querelle

on sent parfois qu’il y aurait à dire à n’être que trop

près du corps mal à parler & cette langue finissante

qui n’en jamais à toujours vieille affaire

de mots plaqués à nos peurs cousues de lettres pas

assez mortes mots jusqu’au sang creusés collés raidis

aux parois pharynx palais gorge larynx fortunes

& passages obligés pour quoi lèvres tuméfiées

mots poisseux aux entournures de quelle folie

nôtre se déguiser ainsi couler couture s’arracher la

pour qu’elle aille bon vent langue adieu qui n’est

pas notre langue de quoi adieu baveuses bouches

couvées des mots toujours de toi à moi même

m’aime pareil ça amer & parfois ça démange à

lacérer toutes coutures au vent de l’air entre les

mots de l’air la langue n’existe pas plus n’existe que

peau à la fin peau qu’à jeter en dépit du bon sens

arracher peau des mots jusqu’au sang pour

mots entournures de mal phrases & emboucher

vives langues grenues comme légères & souples de

très jeunes filles qui pressent le pas & riant

, , , , , ,
rédaction

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2 comments

  1. marco roslin

    S’te peau est si,qu’elle,des fois,colle,et me porte et me mange dans les yeux,comme en creux,eau de vents,en deux dents!Vivent,les très jeunes filles,qui ribent,en belles et me charment d’or,car,elles aussi sont des perles qui pâturent dans ma langue,comme dans ces vieux bars,beaux,ou,raides comme à de premières noces,ébouriffées,tendues….cheveux mêlés,corps perclus,de leurs peaux,si lucides,suintent,déjà,comme pour mieux me mentir,les mots,crus,à plein jus,tout juste articulés,et qui me font,gouter,au pas,en corps suaves,ces odeurs naissantes que les mots portent en l’air,et de ne pas les voir,me dire aussi,pour ne pas y toucher,mumure,aime!

  2. favre claude

    peau est un mot d’origine indo-européenne, avec des tas de détours, à y toucher on aime

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