[Livre] Alphonse Cugier et Patrick Louguet dir., Impureté(s) cinématographique(s)

[Livre] Alphonse Cugier et Patrick Louguet dir., Impureté(s) cinématographique(s)

février 24, 2007
in Category: Livres reçus, UNE
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louguet.jpegAlphonse Cugier et Patrick Louguet dir., Impureté(s) cinématographique(s) (Les Cahiers du CIRCAV, Université de Lille III, n°18), L’Harmattan, 2007, 270 pages, 23 € ISBN : 978-2-296-02297-3
Quatrième de couverture
L’impureté est devenue, au fil de diverses recherches universitaires, une véritable catégorie esthétique, en particulier dans le champ filmologique. Prenant en compte la revendication « avant-gardiste » des cinéastes des années 20, celle d’un art total capable de tendre vers des formes purement cinématographiques, André Bazin, dans les années 50, forge la notion d’impureté en se demandant si le septième art a eu véritablement, un jour, la capacité d’oeuvrer exclusivement sur son propre terrain. Le pouvait-il seulement dès lors qu’il croise d’autres disciplines artistiques ? Dans les années 90, ce sont Alain Badiou et Denis Lévy qui hissent véritablement la notion d’impureté à la dignité du concept. Denis Lévy distingue entre « impureté globale » et « impureté locale », selon qu’un film en est affecté de diverses manières, et aussi en tout ou partie.

Les films sont souvent régis par des sutures à la peinture, à la photographie, au théâtre, à l’opéra…, tous ces couples et autres figures envisageables peuvent, selon les cas, s’articuler en engrenages ou en organes plus ou moins déliés, plus ou moins subtils. Les auteurs de ce numéro mettent en évidence ces articulations en s’adressant au système des genres, ou en visitant une seule ou plusieurs oeuvres d’un même réalisateur. Ainsi s’inscrivent-ils dans ce mouvement qui, de revues en colloques et de colloques en publications d’actes, mais aussi d’un film à l’autre, dresse un état des lieux des impuretés cinématographiques.

Sommaire

Alphonse Cugier et Patrick Louguet, Les arts aux croisements : alchimie de la rencontre et reconnaissance de dettes.

Alphonse Cugier, Lettres de noblesse (Hommage à Barthélemy Amengual).

Denis Lévy, Le cinéma, art impur localement ou globalement ?

Didier Coureau, D’une pureté née de l’impureté même (ou de quelques relations cinéma et théâtre).

Denis Lévy, Opéras de cinéma.

Pierre Eric Jel, La Fresque dans le Fellini-Satyricon ou la tentation de figer le cristal.

Patrick Louguet, Le Septième Sceau, Sourires d’une nuit d’été et Fanny et Alexandre d’Ingmar Bergman : L’art des simulacres contre le pouvoir de la mimèsis et la mimèsis du pouvoir.

Alphonse Cugier, La Commune (Paris, 1871) de Peter Watkins, Eloge de l’anachronisme.

Freddy Dumont, Thomas Crown de McTiernan, Conquête néo-classique d’une nouvelle modernité.

Erika Thomas, Les ritournelles du tango. A propos de Sur de Fernando Solanas.

Lebtahi-Roussel, Richard Dindo, les arts en regard ou comment investir la mémoire ?

Premières impressions

Ce numéro 18 des Cahiers Interdisciplinaires de la Recherche en Communication Audio Visuelle commence par constater le succès actuel d’une esthétique de l’impureté, dont témoigne « une avalanche de préfixes (pluri, multi, inter, trans) », avant de nous adresser cette question cruciale : « Avec ce « jeu sur les frontières », l’unique et le multiple, le centré et l’éclaté, l’homogène et l’hybride, sommes-nous entrés définitivement dans un temps inventif, débordant, (excessif ?), porté sur la transgression ? » (pp. 9-10).
Avec pour références essentielles André Bazin (Pour un cinéma impur) et Gilles Deleuze, ce volume englobe diverses dimensions de l’impureté cinématographique, esthétique certes, mais également éthique et politique; il prend pour objet les « passages trans-Formes » entre cinéma, photographie, théâtre, roman ou opéra, mais surtout offre d’intéressantes analyses filmiques. Sans oublier de réfléchir au passage sur le « post-modernisme », dont Freddy Dumont voit un aboutissement actuel dans « le diptyque de Quentin Tarantino, Kill Bill, qui mélange la pop culture des années soixante-dix, celle qui va du film de sabre hongkongais au western spaghetti » (p. 159). /FT/

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rédaction

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