[Livre] Assomption (à propos de Hormoz, Baptême), par Jean-Paul Gavard-Perret

[Livre] Assomption (à propos de Hormoz, Baptême), par Jean-Paul Gavard-Perret

mars 27, 2015
in Category: Livres reçus, UNE
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[Livre] Assomption (à propos de Hormoz, Baptême), par Jean-Paul Gavard-Perret

Jean-Paul Gavard-Perret nous fait découvrir cette fois un poétique livre photographique qu’on pourra commander en format numérique.

Hormoz, Baptême, livre photographique, Corridor Elephant Edition, coll. "Arts Pocket", 76 pages pour la version papier, mars 2015 ; ebook.

 

Les portraits  de l’actrice Caroline Ducey par Hormoz constituent un étrange poème plastique. Surgit la narration plutôt pudique d’une exhibition  jouée mais non feinte. Il s’agit de montrer moins pour dire plus où  l’intimité dévoilée reste de l’ordre de la caresse. Le pacte photographique n’est pas anodin : il témoigne d’une allégorie où l’eau lustrale garde tout son sens puisqu’il transfigure la "persona" de l’actrice dont le corps est donné  en harmoniques dans sa solitude.

 

La beauté du corps n’est plus montrée pour faire rêver la foule, le propos est plus fort. S’engage dans Baptême la question de regard, du réel, du devenir. Le corps se libère de sa crasse, de sa saleté.  Loin de tout psychologisme le visage est rendu à l’essentiel là où chaque épreuve devient une preuve discrète d’amour. Et si  la part du jeu demeure conséquente, elle n’épuise pas l’engagement et l’enjeu d’une telle théâtralisation.  Le corps rayonne selon une vision qui est vouée à une forme de jubilation qui dépasse celle des sens.

 

Une telle série contrecarre l’idée proustienne que « la réalité ne se forme que dans la mémoire ». La photographie décante le vécu, le réel, met à nu non seulement le corps, le vu, l’incarné mais les fibres de la sensibilité soumises à l’épreuve de l’image et ce qu’elle engage dans une histoire qui soudain prend un caractère non anecdotique mais métaphorique.  L’entretien visuel des deux protagonistes crée un moment d’acmé, un supremus d’une osmose particulière. Elle corrode les habituelles monstrations du corps : il suscite ici – ce qui n’est pas toujours le cas chez Hormoz – plus de sérénité que d’« intranquillité ».

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rédaction

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