[News] Libr-rentrée/Libr-vacance...

[News] Libr-rentrée/Libr-vacance…

août 31, 2009
in Category: News, UNE
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" En des temps immémoriaux, chaque année dans l’ancienne patrie des arts, au moment où les arbres commençaient à perdre leurs feuilles et les écoliers à reprendre les leurs, les docteurs en lissetératicule et les émules en raclures jouissaient d’une véritable cure de jouvence… L’ambiance était alors à la cour de récréation, puis à celle des casinos et champs de course. Ce n’étaient que roues et roueries, jeux et enjeux, lazzis et confetti, concetti et paparazzi, paris et parures, parades et mascarades, masques et bergamasques… Faites vos jeux ! – Rien ne va plus…"

Ce POINT DE VUE DE SIRIUS ne peut que nous réjouir : ces temps étant révolus, notre Libr-rentrée sera Libr-vacance – vacance réflexive, vacance libératrice, vacance recréatrice…

Aussi trouvera-t-on ci-dessous un AVANT-PROGRAMME Libr-critiquement concocté : quelques-uns des livres reçus : Bodo de Jacques Jouet, La Patience de Mauricette de Lucien Suel, Le Bateau-Citerne de Willem Elsschot ; nos Pleins feux sur l’Exposition Ludovic Debeurme & Nosfell ; nos Libr-brèves (n° 58 de Chronicart ; "Internet et rémunération des auteurs").

Et si le virus de la libr-térature agit en vous, nous attendons vos propositions, suggestions et commentaires… Et si vous commenciez par répondre à notre enquête sur les nouvelles pratiques de lecture ? (voir à la fin) /FT/

AVANT-PROGRAMME et rappels : Libr-critique mode d’emploi

CRÉATIONS
* Créations sonores ou multimédia, vidéos : Philippe BOISNARD, Yves JUSTAMANTE, Nicolas RICHARD ; fin du Festival EXPOÉSIE ; film de la lecture donnée par Pierre JOURDE le 23 juillet dernier aux Boujolles (Gordes, Vaucluse).
* Textes de CUHEL, Stéphane KORVIN… Alain HÉLISSEN, "Journaze du soir"…

CHRONIQUES ET NOTES DE LECTURE. D’ici un mois, nous rendrons compte, entre autres, des livres suivants :
* Claude LOUIS-COMBET, La Sphère des Mères, Corti, 2009 ;
* Valère NOVARINA, Journal du drame. Lecture, 1981 (Le Bleu du ciel, mai 2009) et L’Envers de l’esprit (POL, juin 2009) = " Trans-Novarina ", par F. Thumerel ;
* Jacques-Henri MICHOT, Comme un fracas, Al dante, 31 août 2009 ;
* Jacques JOUET, Bodo, POL, août 2009 ;
* Lucien SUEL, La Patience de Mauricette, La Table Ronde, parution le 3 septembre 2009 ;
* Raymond FEDERMANN, La Fourrure de ma tante Rachel et Les Carcasses (Léo Scheer, parution le 9 septembre 2009) ;
* Martin RUEFF, Différence et identité, Michel Deguy, situation d’un poète lyrique à l’apogée du capitalisme culturel, Hermann, juin 2009 ;
* Louis PINTO, Le Collectif et l’individuel, Raisons d’agir, 2e trimestre 2009 ;
* L’Étrangère, n° 21-22 : "Sur l’interdit", juin 2009 ;
* Mathias Pérez, Carte Blanche, juillet 2009 ;
* Actes du colloque Annie Ernaux, Toronto, juillet 2009 ;
* Brigitte BUFFARD-MORET, Poésie, musique et chanson, Artois Presses Université, septembre 2009…

MANIÈRES DE CRITIQUER : Stéphane BAQUEY, " La Poésie aujourd’hui et les conditions du jugement critique " ; Philippe BOISNARD et Fabrice THUMEREL, " Nihil inc. de Sylvain Courtoux, une contre-utopie postmoderne " ; Fabrice THUMEREL, " Pour une sociogénétique littéraire "…

* Libr-critique est, en France, l’un des seuls sites qui combine créations multimédias, textes théoriques et critiques, chroniques et actualités littéraires, entretiens filmés ou écrits et publications de colloques universitaires. Ses membres (co)organisent – ou, du moins collaborent à – divers festivals et manifestations.

* Les libr-visiteurs (30 à 35 000 différents / mois) sont écrivains, universitaires, étudiants, amateurs passionnés ou appartiennent aux sphères de l’édition et de la culture (au sens large).

* Tous renseignements utiles se trouvent dans la seconde colonne à droite de la UNE : derniers livres recensés dans "Place des libraires" ou publiés par les rédacteurs, "Présentation de Libr-critique", "Service de presse"…

* Tout aussi important : tout en haut, au-dessus du logo de LC, les différentes rubriques (posez votre souris, sélectionnez et reparcourez nos centaines d’entrées !) ; dans la première colonne à droite de la UNE, le moteur de recherche général, les commentaires…

* Chaque entrée en UNE, postée par la rédaction pour toute information ou collaboration extérieure et par un membre précis de LC pour toute contribution personnelle, comporte un titre (voire un auteur, lorsqu’il ne s’agit pas d’un des membres de LC), suivi d’un bandeau, d’une présentation et d’une invitation à lire la suite.

* La modération, qui vise à prémunir le site contre tout propos hors sujet ou toute vaine polémique, est sous la responsabilité des deux rédacteurs, Philippe BOISNARD et Fabrice THUMEREL. Libr-critique admet tout point de vue du moment qu’il est argumenté.

* Vous êtes invités à participer aux débats par le biais des commentaires ; par ailleurs, vos suggestions et contributions sont les bienvenues…

* NOUVEAU : Chaque semaine, au plus tard pour le samedi, vous êtes invités à présenter succinctement un livre, une revue, un site, un CD ou un DVD de votre choix (les propositions sont à envoyer par mail comme commentaires dans les NEWS du dimanche précédent ou dans la rubrique "Présentation de Libr-critique") ; la ou les présentation(s) sélectionnée(s) sera/seront intégrée(s) dans les NEWS du dimanche.

Livres reçus

[+] Jacques Jouet, Bodo, P.O.L, août 2009, 368 pages, 19,90 €, ISBN : 978-2-84682-337-1.

Présentation éditoriale :

"« J’ai écrit Bodo après une bonne dizaine de voyages ou séjours de travail (des chantiers de théâtre) en Afrique : Bénin, Burkina Faso, Niger, Afrique du Sud, Namibie, Madagascar, Côte d’Ivoire.
Plus qu’ailleurs, je me suis toujours senti – non pas chez moi, oh la la, surtout pas ! – mais dans mon élément, en Afrique.
C’est quoi, mon élément ?
La langue française, quelles qu’en soient les raisons, y est active. Les hommes y jouissent et y souffrent à peine différemment qu’ici. Je suis un voyageur qui cherche à voir les ressemblances.

Pour lire Bodo, il y a des choses à savoir que, d’ailleurs, on apprend en lisant le roman :
– que le wassan kara est une fête théâtrale dans la population haoussa de Zinder, au Niger. Une sorte de carnaval. Il s’agit de représenter les événements politiques, avec les personnalités officielles du moment en les faisant jouer par des monsieur-tout-le-monde qui en sont les sosies. C’est ainsi qu’un colonisé tint le rôle de Baudot le colon, à la fin des années quarante et qu’il lui prit son nom, de la même façon que celui qui joue Kadhafi, on l’appellera toute sa vie Khadafi.
– que Baudot le colon est, aujourd’hui au Niger, une figure quasi mythologique, à cause d’un grand poème du griot Dan Alalo, dont le texte est traduit au coeur du roman
– que de Gaulle, en 1958, a volé aux nigériens l’expression du« non » au referendum qui risquait fort d’être majoritaire.
Le roman promène son miroir stendhalien au milieu de personnages et de lieux africains, dans cette période charnière de la deuxième moitié du XXe siècle : l’administration coloniale française, ébranlée, divisée, par la défaite de 40 et la guerre ; les guerres coloniales (on fait un crochet par la guerre d’Indochine) et la décolonisation apparente ; les débuts difficiles de l’indépendance.
Baudot aura été le colon de Bodo, lui transmettant son nom et une certaine idée de ce qu’est le travail. Bodo le père transmet aussi des choses à Bodo le fils et Bodo le fils à Bodo le fils-fils.
Et puis, importance égale, les femmes aussi transmettent. »
À quoi nous ajouterons que, outre la profonde et communicative empathie pour l’Afrique et les Africains qui se dégage de ce roman basé sur des faits réels, il convient d’en souligner le caractère foisonnant, drôle, imprévisible : éminemment romanesque, justement, et ample au point d’atteindre à la fresque. "

► Ce roman foisonnant, dont son auteur s’empresse de préciser qu’il n’est pas oulipien, est une polyphonie qui intègre documents certifiés authentiques, notes administratives, notice biographique ou chants pour dénoncer cette violence symbolique (au sens où l’entend Bourdieu : à la fois sociale et politique, donc) qu’est l’idéologie capitaliste ; une fresque haute en couleur (au sens fort) qui oscille entre Histoire et histoires, reconstitution historique et fiction, France et Afrique, Noir et Blanc, réalité et représentations…

[+] Lucien Suel, La Patience de Mauricette, La Table Ronde, coll. "Vermillon", 240 pages, 18 €, ISBN : 9782710331452, parution le 03/09/09.

Présentation éditoriale :

« J’ai écrit beaucoup de pages, mais je n’arrive pas à suivre. Je sais trop de choses. Je ferme comme un robinet devant mes yeux.Trop de choses qui me font peur. Je dois raccommoder mes nerfs. La Lys me suit après Haverskerque Armentières à travers Comines pour aller dans la mer. L’eau revient dans les nuages. Mon petit Émile tombe dans la pluie. Ici c’est ma peine. Je l’accomplis. »

Mauricette Beaussart, 75 ans, a disparu de l’hôpital où l’on soigne sa santé mentale. Son ami Christophe Moreel entreprend de la retrouver. Au fil de sa quête, le passé et le présent de Mauricette s’entrecroisent, tissant peu à peu le portrait d’une femme riche de ses grandes souffrances et de ses petits bonheurs.

[+] Willem Elsschot, Le Bateau-citerne (1941), traduit du néerlandais (Belgique) par Marnix Vincent, Le Castor Astral, août 2009, 90 pages, 13 €, ISBN : 978-2-859-20797-7.

" Fin de l’été 1939. Jack Peeters raconte sa rencontre avec un certain Boorman, qui lui a permis de conclure une affaire en or : sans bourse délier, il est devenu propriétaire du Joséphine, un bateau-citerne ancré à Barcelone et dont la valeur ne manquera pas de décupler avec le début de la guerre. A moins que ce ne soit une arnaque de Boorman… ou que le Joséphine soit en réalité un navire fantôme."

De ce récit poussivement satirique, on retiendra surtout la dernière phrase pour son ironie mordante : "À la santé de la guerre, Frans, car la guerre est une bénédiction. Et le capitalisme a quand même son bon côté, vrai ou pas vrai ?" (p. 83).

Ludovic DEBEURME & NOSFELL, Le Lac aux vélies : 9-19 septembre 2009 à Paris

Faisant suite à la très remarquée exposition Engin Explosif Improvisé qui a signé le retour de Kiki et Loulou Picasso aux avants postes de la scène graphique contemporaine, la galerie nomade Arts Factory investit à nouveau les locaux « souterrains » de l’Espace EOF pour un événement tout aussi atypique. Conte musical imaginé en 2007 par Nosfell pour la Cité de la Musique, Le Lac aux Vélies a donné lieu au mois de juin à la parution d’un livre / CD, écrit et somptueusement illustré par Ludovic Debeurme aux éditions Futuropolis.

Ce véritable pop-opéra baroque a ensuite été joué à Pleyel par l’Orchestre National d’Ile-de-France, avant de poursuivre une nouvelle vie sous la forme d’une exposition itinérante dont la première étape est programmée du 10 au 19 septembre 2009 à Paris. A cette occasion sont présentés les peintures, dessins et croquis inédits réalisés par Ludovic Debeurme pour ce projet, autour d’une scénographie mêlant fresques murales, théâtres d’ombres, projections et installations sonores.

Explorateur d’un monde onirique, Ludovic Debeurme se singularise par un sens du bizarre qui le rapproche parfois d’Edward Gorey ou de Roland Topor. Son travail marqué par la psychanalyse et un goût profond pour les jeux de l’enfance a trouvé dans sa collaboration avec le musicien Nosfell un contrepoint évident à l’univers de ses dessins.

Écrite à l’origine en Klokobetz – la langue inventée par Nosfell – la trame du Lac aux Vélies raconte la naissance de Günel dans le gouffre lugubre d’un tronc d’arbre, ses jeunes années d’enfant solitaire et de quelle terrifiante manière il chercha à percer les secrets de l’amour pour conquérir le cœur de la douce Milenaz … Une œuvre tentaculaire – musique, livre, exposition … – débordante de trouvailles graphiques et de passerelles vers l’imaginaire débridé de ces deux créateurs aux multiples talents.

LUDOVIC DEBEURME & NOSFELL / Le Lac aux Vélies : vernissage le mercredi 9 septembre 2009 de 17h à 21h ; exposition du 10 au 19 septembre 2009 (lundi au dimanche, 14h-20h). Espace éof – 15, rue saint fiacre 75002 paris ; métro : grands boulevards. Infos : effi + laurent : 06 22 85 35 86 + http://www.artsfactory.net

Libr-brèves

* On lira avec intérêt l’article de François Bon : " Internet et rémunération des auteurs ".

* À la suite du dernier numéro de Books, on découvrira la 58e livraison de Chronic’art

Enquête sur les nouvelles pratiques de lecture

Comment lisez-vous sur support numérique ? des textes courts ? en diagonale ? Lisez-vous plus sur support papier ou numérique ?

Googole : " Quand je lis, j’annote beaucoup et souvent parce que je ne comprends rien et que je réfléchis à mort (sans blagues). J’ai essayé d’annoter sur mon écran mais le crayon papier (idéal et bien nommé) ça ne tient pas ! Au terme de nombreux essais, j’ai opté pour le marqueur qui s’est avéré peu pratique et coûteux en écrans (un risque sérieux de mélanger les annotations, voir celui – rapide – d’une illisibilité si on utilise un indélébile, comme moi). Après plus de 1800 écrans, je me suis donc résolu à imprimer ce que je lis sur le net. J’ai ainsi réalisé de grosses économies qui m’ont permis d’acheter pas mal de livres auxquels renvoyaient mes notes…"

Romain Liagre : " Justement beaucoup de difficultés à lire sur support numérique. 1ère étape de survol du texte, qui m’intéresse a priori. Si c’est un texte long, et que j’estime qu’il va m’être utile, me procurer du plaisir,… je l’imprime. Que Nicolas Mulot (et sa troupe d’écoGoGos) me pardonne ! Je relie, je surligne, je travaille sur le papier. Mais le Ternet me permet d’éviter de lire trop de livres, en lisant et en croisant les critiques sur les auteurs/ouvrages, je peux non-lire beaucoup de choses. Et en parler ! Merci Pierre Bayard ! "

Albane Lubint : " Le numérique est incontournable, il faut apprendre à lire sur écran, notamment au niveau professionnel, mais l’information est parfois trop dense, trop éparpillée, trop longue. Rien ne remplace le plaisir de feuilleter, l’odeur du livre (surtout ancien), le plaisir de la dédicace personnalisée à l’intérieur, la contemplation d’une bibliothèque bien fournie. Le livre n’est pas qu’un contenu, c’est aussi un contenant, parfois même un objet artistique… "

Jean-Marie Barre : " Pas avec le même plaisir que le support papier, mais aujourd’hui pratiquement de la même façon. (Ça n’a pas toujours été le cas …).

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