[News] News du dimanche

[News] News du dimanche

mars 29, 2009
in Category: News, UNE
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  Rappelons, suite à la sortie de TARNAC de Jean-Marie Gleize, quel scandale représente en France la dérive du pouvoir policier menée par Sarkozy et ses sbires. Julien Coupat est toujours l’otage de l’État Français, sans que cela ne transpire maintenant au niveau des médias-con[v/c]en(tra)tionnels. S’il est une urgence, c’est bien de poursuivre l’écriture critique, et de trouver dans cette ère de communication généralisée les moyens de l’expression d’un dire, comme a su le faire par exemple l’équipe de la RILI, dont le dernier numéro témoigne, en cette époque d’auto-censure du politiquement correct, d’un courage médiatique rare. Qu’on en juge par ce seul intitulé, qui signe la couverture : "Les mensonges d’Israël". Il ne s’agit pas seulement de dire, mais bien de trouver l’intensité des possibles expressions pouvant permettre à nos vies de ne pas s’effondrer, de ne pas se laisser disloquer, comme cela vient d’être le cas avec le suicide de Jean-Jacques Mignot qui allait être expulsé de chez lui. Écriture au couteau dans la chair même de la vie, pour refuser le désespoir, pour aviver le désir d’exister. Alors que Sarkozy en appelle à l’espoir de tous et donc à la passivité, opposons-lui, le désir et sa force plastique, son intensité créatrice de ligne de fuite et de nouveaux horizons pour nos existences. Chaque texte ici communiqué, chaque geste d’édition que nous souhaitons représenter, est l’amorce, non pas seulement d’une résistance, mais aussi de la réalité d’un autre lieu de vie, d’un autre lieu pour le sens de nos existences. Tel que l’énonçait dans son entretien avec Chloé Delaume, Lydie Salvayre (TINA n°2), il faut rompre avec "la langue moyenne dont nous sommes abreuvés". Non pas qu’elle soit réductible à la novlangue (vieux paradigme orwellien répété à l’envie qu’il faudrait aussi mettre en critique), mais au sens où cette langue est surtout imbibée des valeurs imaginaires propres aux instances de représentation hégémoniques qui en structurent a priori les potentialités d’expression. Ainsi la défense de la littérature contemporaine est-elle d’abord et avant tout le témoignage d’une autre possibilité d’existence, créant ses propres repères et affrontant sans aucun soupçon les territoires de l’étranger (de l’étranger de la langue dans nos propres bouches), bien plus prônant le dépaysement de la pensée dans ces contrées parfois inconnues et difficiles à pénétrer, elle s’évertue dans son immanence à suivre les accidents du sol./PB/

À découvrir dans ces news du dimanche : Jean-Marie Gleize, Pierre Parlant, Patrick Sainton, Philippe Annocque, la RILI n°10, et l’incroyable Écrivains en séries publié chez Léo Scheer.

[Lectures/festival]

[+] Semaine de la poésie du lundi 30 mars au samedi 4 avril 2009 à Saint-Maximin. Semaine organisée par Plaine page et la ZIP, à partir d’un projet de la ville de Saint-Maximin. Avec entre autres Juien Blaine, Antoine Simon, Frédérique Guétat-Liviani, Guillaume Fayard, Nadine Agostini….. [voir le programme]

[+] Le programme d’EXPOESIE 2009 est mis en ligne sur le site de Féroce Marquise, en attendant de vous en dire beaucoup plus, et de vous diffuser les vidéos du festival en quasi-direct : vous pouvez trouver tout le programme ici.

[livres reçus]

[+] Patrick Sainton, ce soir j’aperçois ma tête d’otage, ed. Contre-Pied, 28 p. ISBN: 2-916252-14-2. 4€. Brèves décomposées et peintes verbalement. Brèves, sensations de peinture à même les choses, dans le croisement d’échos de langue. "Toute la journée à attendre la pluie, ciel gris jaune, sur le chemin du retour, pie col bleu, curieuse, pugnace, et de retour silence, dans la fatigue" (p.14). Otage de la vue, Otage du regard, dans l’attente de ce qui doit surgir, mais… attente dans la suspension des mots : "m’interdisant tout dessin, l’attendre, le presser, le soir tombe, pas plus remarquable qu’un autre". Ce texte, trame la tension de l’acte à venir, de l’acte non encore là, de l’acte qui pourtant dans le cadre des lieux traversés, des souvenirs rappelés, a déjà son sens et son horizon. "Nous ne dépassons jamais nos pas" (Jabès). Texte simple, à l’état de suspension, d’une tension imperceptibe, tel un bouillonnement intérieur dont nul trait du visage et donc de l’écriture ne semblerait témoigner. /PB/

[+] Pierre Parlant, Régime de Jacopo, ed. Contre-Pied, 22 p., ISBN : 2-916252-17-7, 4€. Tout, tout commence par la liste. Tout commence par la table d’un menu, tout sur la table sans fin, l’amoncellement de mets et victuailles, qui s’entassent en rang serré sur la ligne, en un seul bloc-texte, qui s’étend sur plusieurs pages de  table en table. On lit, on suit, on salive, on suit, on gargouille du ventre, car face aux yeux, pain et chou, vermicelles, une fiasque de vieux de Busino, du foie rissolé, figues sèches, bourrache cuite, salade, lard d’échine, etc. Face aux yeux, un excès de bouffe, un excès qui déborde, le sens, au point que certains mets puissent surprendre, tel ce "peu de bœuf qu’un chien n’aurait pas mangé". Face aux yeux, la liste des mets issus du journal de Jacopo da Pontormo, obsession prégnante dans l’écriture, comme en témoignent les premières pages de la nouvelle traduction réalisée par Fabien Vallos aux éditions MIX. Pierre Parlant offre ici un extrait d’un texte portant sur ce peintre florentin du XVIème siècle, trop jeune pour avoir eu à pâtir de la politique puritaine de Savonarol, mais qui connut la reprise du pouvoir par la famille des Médicis. Sans points, phrases juxtaposées, séparées seulement de point-virgules, nous suivons Jacopo da Pontormo dans son quotidien de peintre, dans son atelier, dans son regard face à la peinture, regard croisant sans cesse nourritures, règles de vie, repas et plaisirs : "il comprit soudain la forme, mobile inaliénable de la couleur ; derrière le mur, n’est-ce pas ; un impact de matière ; il refusa l’invitation du Duc ; jaune à plat ; passion des cavités ; il dessinait toujours des ongles courts ; disposa sur la table une brioche, des branches d’oseille, des abats". L’écriture de Pierre Parlant est très rythmée, et c’est un vrai plaisir que de suivre ainsi le peintre florentin. /PB/

[+] Jean-Marie Gleize, TARNAC, ed. Contre-Pied, 36 p., ISBN : 2-916252-18-5, 4€. Alors que Julien Coupat est toujours détenu sans réelles preuves, et que le pouvoir sarkozyste persiste et signe dans la logique pouvoir et terreur par l’intimidation policière comme en témoigne une nouvelle fois, l’arrestation sans motif de trente universitaires à Marseille lors de la venue de Fillon, cette semaine, nous ne pouvons qu’approuver le texte de Jean-Marie Gleize dont la dédicace est consacrée à Julien Coupat. D’emblée, Jean-Marie Gleize énonce la finalité du texte. Non pas jeu, mais nécessité du dire : "faire de chaque phrase un poste de tir". Non pas arme réelle, mais trouver par et dans la langue l’angle possible de l’impact du dire. "Je décidais de choisir mon dialecte". Nécessité dialectale, de faire effraction dans la langue telle qu’elle est donnée, aplatie, pour trouver l’accès à l’angle faisant mouche, donnant à voir, à saisir, à comprendre. Manifeste d’écriture, d’une écriture non pas de la représentation, donc de la distance tenue de ce qu’il y aurait à dire, mais de la présence dans le dire (cf. les recherches sur Ponge de Gleize). Donc que l’écriture enveloppe la présence, devienne le lieu de la présence de la présence. "J’utilise pour écrire les accidents du sol, l’épaisseur du temps". Manifeste d’écriture, de l’écriture qui se donne à voir dans sa matérialité d’écrit rencontrant le réel. Manifeste politique de l’écriture, rencontrant Tarnac et ce qui a eu lieu. Ce qui a eu lieu : la représentation médiatique d’une arrestation et sa surabondance de représentation : "Rotation des caméras, voix numérisées, / contrôle de police / patrouilles". Excès de la représentaton voilant Tarnac, voilant ce qui politiquement s’est énoncé comme retrait : "aucune revendication, aucun message, la politique comme négation de la politique". Jean-Marie Gleize, tout au long de ce très beau texte, alterne la simplicité du lieu, et donc de ces existences qui s’y sont installées, et de l’autre l’excès de la représentation venant surdéterminer celles-ci. Afin de faire entendre dans la tension de ses deux plans, le geste politique de ceux de Tarnac : "Il faut construire des cabanes dans les arbres / se faire un lit de fougères / bloquer gares périphériques autoroutes usines supermarchés aéroports /          utiliser les accidents du sol". "L’insurrection est le plus saint des devoirs" (Robespierre). "Faire de chaque phrase un poste de tir" car chaque phrase épouse les accidents du sol, et peut alors trouver la position, l’angle et la vue pour l’impact. /PB/

[+] Philippe Annocque, Liquide, ed. Quidam, col. Made in Europe, ISBN : 978-2-915018-34-9. 15 €. [4ème de couverture] Liquide est celui qui ne s’est jamais vu rien faire d’autre que de bien remplir comme des récipients les rôles successifs imposés par la vie. Jusqu’à ce qu’enfin celle-ci déborde, dans le flux d’un récit sans personne, puis s’asséchant laisse apparaître le secret toujours tu, toujours su.

« Elle ne venait plus sous la douche.
Ce temps pendant lequel il fallait l’attendre, patiemment, impatiemment ; au bout duquel elle finissait par arriver, assouvissement aigu du désir irrité jusqu’à la peine sous le fouet continu de la douche ;
ce temps forcément avait crû, de semaine en semaine, dans la nécessité de l’énervante incertitude ainsi maintenue ;
toujours un peu plus long, un peu plus long, jusqu’à confondre la douche avec une interminable et rêveuse saison des pluies, et l’oublier, l’oublier peut-être elle aussi, le glissant désir rincé disparu par le rond obscur de l’évacuation. »

Pas bien sûr d’être un, dubitatif quant à la mention « Du même auteur » qui commence à accompagner ses livres, Philippe Annocque répond cependant quand on l’appelle par son nom, par souci de commodité. Ses papiers le disent né en 1963, il veut bien les croire. D’origines variées, animé de passions diverses et hétéroclites, il écrit des livres qui lui ressemblent sans pour autant se ressembler entre eux : disparates et convergents, nés de la question de l’identité. Une affaire de regard est parue aux éditions du Seuil en 2001, Chroniques imaginaires de la mort vive et Par temps clair chez Melville en 2005 et 2006.

[+] La Quadrature du sexe, photomontages de Henri Maccheroni et texte de Pierre Jourde, Voix d’encre, 2009, 64 pages (non numérotées), 16 €, ISBN : 978-2-35128-048-5.
Depuis L’Origine du monde de Courbet, et en cette époque où triomphe la marchandisation spectaculaire – époque qui, panoptique puisque anomique, conjugue donc consumérisme et voyeurisme –, que dire/montrer encore de la chose ? Telle est la gageure d’un livre absolument fascinant né de la rencontre inédite entre le peintre-photographe Henri Maccheroni et l’écrivain-critique Pierre Jourde. À lire dès que possible ! – et rendez-vous sur LC cette semaine pour la chronique… /FT/

[+] Écrivains en séries, collectif sous la direction d’Emmanuel Rabu, ed. Léo Scheer, col. Laureli, 500 p. ISBN : 978-2-7561-0150-7. 20 €. Il ne sera pas question dans cette note de faire le compte rendu de ce livre, ni non plus de faire la liste des 71 écrivains qui ont participé à ce projet ambitieux, concernant 117 séries. Mais bien plutôt de donner un axe de réflexion, indiquant  la pertinence de ce volume. La question de la narration et du schéma narratif occupe une grande place dans la littérature, comme cela se voit jusqu’à récemment avec les recherches formelles par exemple de Jean-Michel Adam, ayant schématisé les logiques narratives et leurs caractéristiques structurelles. Si pour une part la question de la narration est sortie de la littérature avec l’avènement du cinéma, il est évident qu’au vu d’une certaine standardisation due au marché (temps de projection limité, nécessité d’intégration de marché large, sans segmentation trop caractéristique des publics), le cinéma, s’il reste prégnant culturellement, ne propose que trop rarement, des expériences narratives débordant les cadres conventionnels qui garantissent l’entrée dans des marchés. Ainsi, que cela soit en Europe, ou bien aux États-Unis, ce n’est pas tant le schéma narratif qui fait la qualité d’un film, que le contenu de l’histoire (ne pas confondre la forme narrative et son contenu), la qualité de l’interprétation, ou encore la qualité photographique du film et ses potentialités de mise en tension narrative (par exemple There will be blood, de Paul Thomas Anderson, est l’un des chefs-d’oeuvre photographiques ouvrant une mise en tension narrative qui a été produit dernièrement). C’est pourquoi le cinéma n’est que peu inventeur de schémas narratifs (certaines exceptions apparaissent notamment dans cette nouvelle vague américaine comme David Fincher, Christopher Nollan, Darren Aronofsky entre autres), alors qu’il est encore inventeur de dimensions esthétiques que l’on ne perçoit que peu au niveau télévisuel. Est-ce à dire que seule la littérature, par ses marges de manœuvre plus grandes, et des coûts de réalisation infiniment moindres que le cinéma, serait le lieu de l’expérience des schémas narratifs ? Non, pas du tout. Et c’est là l’intuition très pertinente d’Emmanuel Rabu : la série télévisée comme lieu d’expérience aussi bien des possibilités narratives que d’une réflexion sur l’époque. Or, qui mieux que des écrivains contemporains, expérimentateurs des formes et des contenus, pouvaient se saisir d’un tel enjeu.
Car ce volume n’est pas un dictionnaire au sens habituel du terme. Aucun souci d’exhaustivité sur le plan des séries. Il y a eu bien plus de 117 séries dans l’histoire télévisuelle mondiale. Aucun souci d’exposition calibrée et normée par rapport à chaque série, si ce n’est un bref encart en marge donnant les renseignements d’usage (date, producteur et chaine de diffusion). Mais tout au contraire : l’ouverture de séries par des écrivains, à savoir la possibilité pour les écrivains, d’entrer dans une relation personnelle, d’écriture aux séries qui les ont marquées. Car chaque texte dans ce volume, témoigne d’une rencontre. Parfois fort brève, comme en témoigne  David Christoffel , avec Flipper le dauphin : "Huis clos masculin autour d’un machin visqueux" (p.197). Stop. C’est tout. Les informations sur la série, en marge, sont plus longues que le texte.
Mais ces rencontres peuvent être bien plus longues, sinueuses, problématiques, littérairement inventives, comme on peut le voir avec les textes aussi bien de Sylvain Courtoux sur Prison Break (pp.340-346), de Vannina Maestri sur Monster (pp.277-280), de Charles Pennequin sur Les Simpson (pp.380-389) ou encore de Jacques Sivan sur Aeron Flux (pp.26-33). Chaque texte ici mentionné, invente une mise en page pour se saisir de la série, interroge le lieu littéraire dans la friction du lieu télévisuel.
La série télévisée, par son format et ses évolutions, est devenue, plus qu’un simple phénomène de société, qui serait creux et symptomatique d’un vide culturel, le lieu où s’inventent des possibilités de narration, de structures de récit (il n’est qu’à voir actuellement la série Lost qui bouleverse totalement les logiques temporelles et spatiales habituelles en narration). En invitant des écrivains à rencontrer les séries, ce qui se joue est l’entrecroisement de deux lieux de réflexion sur le récit, sur l’écriture. De ce fait, ce livre n’est pas seulement pop-culturel, mais il ouvre à une réelle réflexion sur les enjeux propres aux séries. Les séries sont considérées comme des éléments culturels réels, et de plus en plus importants, que l’on pourrait considérer en miroir de ce que fut au XIXème siècle l’émergence des feuilletonistes./PB/

La revue interbationale des Livres et des Idées, n°10. mars-avril 2009, 5€. Ce n’est pas nouveau, même si le phénomène se généralise de plus en plus, les médias institutionnels français, de moins en moins, témoignent de volonté critique, restant souvent dans la simple description factuelle, provenant de sources officielles, non discutées. Ici il ne s’agit pas de brocarder la télévision et ses actualités, qui ne sont que de vagues comptes rendus de brèves AFP, mises en image. Mais bien de souligner le déclin peu à peu des quotidiens papiers, qui semblent se résigner à une information dite "objective" à savoir non approfondie, non mise en situation et en contexte, non réfléchie quant à l’épaisseur factuelle et problématique qui pourrait en déterminer le sens. Il n’est que de voir ce qui a eu lieu avec le conflit mené par Israël à Gaza. Que cela soit la presse nationale, ou bien encore la presse régionale (pour la télévison, je renvoie à cette analyse d’ACRIMED, une nouvelle fois précieuse et instructive, notamment sa série Gaza, média en guerre), aucune réflexion n’a été menée, s’il y a eu quelques critiques sur la question de la proportionnalité militaire de cette guerre (question de la guerre juste), à aucun moment n’a été discutée la responsabilité du conflit : le Hamas, devant être responsable, le Hamas, étant le seul responsable, le Hamas étant forcément la figure du mal, face au bien que représente Israël, qui est notre allié. Or, justement, c’est là le problème, comment comprendre un conflit, quand aucune recherche n’est faite et médiatisée sur le contexte historique, non pas lointain, mais immédiat, à savoir en l’occurence sur l’année de trêve qui a eu lieu et sur la manière dont elle a été plus ou moins respectée par les deux camps, selon les conditions définies ? Comment se positionner, si la réalité factuelle qui est transmise est biaisée, évacuant par avance toute forme de mise en perspective ? C’est ce à quoi répond avec courage la RILI, dans un numéro, au titre non pas provocateur, mais témoignant des stratégies médiatiques du pouvoir israélien. Tel que l’écrit immédiatement Henry Siegman, dans son article Le mensonge d’Israël : "Les gouvernements et la plupart des médias occidentaux ont accepté un certain nombre d’affirmations avancées par Israël, pour justifier l’offensive militaire contre Gaza : que le Hamas avait constamment violé puis refusé de prolonger la trêve; qu’Israël n’avait d’autres choix que de détruire la capacité du Hamas de lancer des missiles sur les villes israéliennes" (p.7), puis il montre comment ces affirmations, reprises dans analyse, sont fausses. La démonstration de Henry Siegman n’est pas idéologique (pro-palestinienne), mais elle s’appuie sur des faits, qui mettent en perspective en quel sens il y a eu rupture de la trêve et conflit. Le courage de la RILI, n’est pas tant ici de dénoncer un mensonge d’État, mais de permettre, comme cela ne se fait plus que très rarement, un accès à la compréhension des enjeux liés à un problème. C’est en ce sens que chaque article portant sur un livre ou un essai dépasse le cadre simple du compte rendu, en le problématisant dans un contexte époqual de la pensée et d’enjeux politiques voire économiques. C’est ainsi que l’on suivra dans ce numéro 10, tout à la fois l’article de Yves Citton sur Isabelle Stengers et son livre : Au temps des catastrophes, résister à la barbarie qui vient (pp.19-23) et l’article qui le suit qui est écrit par Isabelle Stengers elle-même : "Fabriquer de l’espoir au bord du gouffre" (pp.24-29)./PB/

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rédaction

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2 comments

  1. Jean-Claude Pinson

    Très bien votre édito. Avez-vous lu, dans Le Monde du 17 mars le papier de ceux de Tarnac (Aria, Benjamin, Bertrand, Elsa, Gabrielle, Manon, Matthieu, Yldune) ? J’y relève pour ma part un réjouissant appel (spinozien, deleuzien…) à la joie : « Nous constatons qu’il y a plus de joie dans nos amitiés et nos « associations de malfaiteurs » que dans vos bureaux et vos tribunaux ». Et plus loin : « Pour tous ceux qui, là où ils sont, se battent et ne se résignent pas. Pour tous ceux que le ressentiment n’étouffe pas et qui font de la joie une question d’offensive. »
    – Oui, pour tous ceux-là, alléluia, hourrah !

  2. julien krist

    « faire de chaque phrase un poste de tir » et écrire après à la manière de Du Bouchet, fallait y penser !

    heureusement il y a les philosophes et les universitaires (branchés à la cause) et les doctorants qui pullulent dans les « écrivains » (hmmm) en série pour sauver la littérature!

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