[Revue] TINA n°1

[Revue] TINA n°1

novembre 6, 2008
in Category: chroniques, Livres reçus, UNE
46 7229 3

  TINA, There is no alternative —  Littératures, n°1, ed. è®e, 190 pages. ISBN : 978-2-915453-58-5. 10 € [blog TINA].

[  4ème de couverture en forme d’avertissement  ]
Notons que The is No Alternative n’est pas une mauvaise blague mais un sérieux constat de départ. Notons que les formes qui peuvent constituer un enjeu aujourd’hui ne représentent plus nécessairement un intérêt pour les grands groupes que les revues ignorent souvent ce qui se passe en-dehors des catalogues de 24 maisons d’édition bien établies que si ça continue le marché du livre se sera définitivement substitué à l’histoire de la littérature…

[ Chronique ]
Je l’avais déjà dit dans ma très brève présentation : TINA fait du bien. TINA fait du bien car TINA se soucie du corps littéraire en mutation. TINA n’est pas post-poétique car la post-poésie n’existe pas (concept à l’emporte-pièce qui est fait pour amuser la galerie). TINA n’est pas poétique, car comme le souligne je le crois avec pertinence Nathalie Quintane sur sitaudis, la poésie à toutes les sauces amène que la poésie est la marque pour toute forme d’imposture littéraire qui ne rentre pas dans le sanctuaire du roman [Principe logique si quelque soit x, x appartient à l’ensemble P, alors P enveloppe tout élément et se réduit alors inversement à rien, n’ayant plus de propriété spécifique). TINA fait du bien, car elle réunit autour d’elle, de son corps, dans son corps, des projets d’écriture mutante. TINA sait que la littérature, en son projet, exige la mutation : car la littérature n’est pas le langage journalistique, car la littérature n’est pas le langage scientifique, car la littérature n’est pas le langage politique, car la littérature n’est pas le langage éditorial, car la littérature n’est pas le langage de la guerre (quoique…) car la littérature n’est pas le langage cinématographique, car la littérature n’est pas le langage culinaire, car la littérature n’est pas le langage informatique, car la littérature n’est pas le langage religieux, car la littérature n’est pas le langage juridique. TINA fait du bien car elle sait que le corps de la littérature n’étant aucun de ces langages peut se nourrir de chacun d’entre eux, peut se créer dans l’intersection des sous-ensembles de ces langages, dans leur prolifération et leurs ramifications. TINA fait du bien, car elle renoue avec ce qui semblait disparaître des revues littéraires comme des sites/blogs à FPL (forte prétention littéraire) : la mutation, le transgenre.

Depuis quelques temps, il ne semblait plus y avoir que la Respoética, BOXON, DOC(K)S et Talkie-Walkie comme lieu d’observation des organismes littéraires. Certes, on me dira, qu’au vue du nombre de lecteurs c’est bien assez suffisant. Toutefois, dans la profusion des écrits littéraires et poétiques, dans la profusion des FPLblogs, cela faisait peu. Et surtout pour un certain nombre d’expérimentateurs, cela semblait signer (avec la disparition de JAVA et TIJA[il serait amusant de mettre en relation TINA et TIJA. The incredible justine adventure et There is no alternative : se joue une forme d’écho, entre les deux, non pas dans le titre, mais du point de vue de l’insistance sur une ligne de fuite, en quelque sorte pas d’alternative à cette incredible adventure.] et la fin de la série al dante de Nioques. le déclin de cette énergie mutante des expériences littéraires en tout genre.
Avec TINA, un regain apparaît. Cela tient en grande partie à l’effort de è®e, et donc d’Eric Arlix, de défendre certaines expériences littéraires ouvertes : "l’expérimentation du monde et de ses formes n’est pas une fin, mais une nécessité". Défendre des expériences littéraires mutantes, ce n’est pas défendre d’abord et avant tout une tautologie de la littérature, mais comprendre en quel sens l’humain, pour rendre compte de la complexité du monde dans lequel il se trouve (structures, plans de consistances, sphères, cadastres, frontières, contenus, etc), éprouve la nécessité d’inventer des formes d’expression, de se forger un langage et des modes d’exposition de celui-ci. Ces formes inventées, mutantes car elles impliquent des transformations génétiques des réalités littéraires déjà connues, certes ne sont pas aisées par moment à apprivoiser. Comme des organismes sauvages, ces formes résistent à l’appréhension immédiate, se dérobent aux catégories déjà données, apparaissent réfractaires aux regards qui recherchent le familier dans ce qui se montre. "Notons que lire de la littérature demande des efforts, et que, contrairement à ce qui a majoritairement cours, ce n’est pas une affaire de divertissement."
TINA est donc un objet séduisant qui résiste. Séduisant par son format, mais qui résiste dès qu’on l’approche trop. TINA est en ce sens du genre belle fille difficile à aborder. TINA est donc un possible objet de plaisir, un objet de désir. On ne peut que désirer TINA, sans jamais prétendre la saisir : elle s’échappe, s’échappe par la complexité qu’elle met en mouvement selon les jeux qui se matérialisent dans son organisme.

L’organisme de TINA : Lutz Bassmann, Claude Closky, Karoline Georges, Guy Tournaye, Ian Soliane, Patrick Bouvet, Emmanuelle Pagano, Émilie Notéris, Nina Yargekov, Pascale Casanova, Christian Salmon, Jean-Claude Moineau, Dominiq Jenvrey, Sandy Amerio, Jean-Charles Massera & Pascal Mougin & Thomas Clerc, Chloé Delaume, Éric Arlix. Organisme complexe, qui se plie et se déplie selon deux plans principaux et un niveau supplémentaire : Fictions + Dossier + Veille. Organisme aussi complexe que ce que décrit Ian Soliane quand il met en jeu la fabrication d’un peuple. Organisme fictionnel aussi complexe que les accumulations de langage scientifique d’Émilie Notéris dans sa fiction Labo. Fiction d’organisme aussi complexe que l’organisation du crime de Catherine par Nina Yargekov. Organisme aussi complexe que l’organisation des notes et documents retrouvés dans la chambre de Jim Ramirez et mis en circulation par Pascale Casanova : "Il s’agit enfin, et par tous les moyens qui sont encore à notre disposition, de rester HORS DE CONTRÔLE…".

TINA est un corps complexe, qui nous propose cette complexité comme qualité. Le dossier sur La littérature occupée, nous invite à comprendre cela. Lire en urgence la lettre de Christian Salmon à TINA. Lire de toute urgence, pourquoi la littérature dans son acception moyenne est trop conrôlée, trop victime d’une forme intentionnelle qui a partie liée à la logique du storytelling. La complexité de TINA vient de ce qu’elle ne se penche pas vers le passé, mais que la littérature doit être liée au futur, à ce qui peut ou pourrait survenir, et en quel sens ce qui pourrait survenir alors nécessitera une autre langue. Comme le souligne avec pertinence Dominiq Jenvrey, c’est bien là, la question de la littérature : non pas témoigner dans le langage actuel de ce qui est (et ici la poésie actuelle française [PAF], très phénoménologique et empathique est symptôme), mais bien de se tenir proche, prêt de l’impossible de ce qui advient. La littérature est liée à cet impossible : le futur en tant qu’il n’est pas pourtant nous apostrophe en notre être de langage.

TINA résiste et appelle de notre part une fort de résistance à la RBL et à sa logique de marchandisation. Les deux derniers articles ferment avec pertinence temporairement ce premier numéro. Que cela soit l’article de Chloé Delaume sur la topologie/typologie de la République bananière des lettres (RBL) ou que cela soit celui d’Eric Arlix sur la LMC (La marchandisation de la culture). Constats pertinents sur les processus mêlés d’une part d’un milieu littéraire parisien de grandes maisons d’éditions qui s’autocongratulent de leur existence et fonctionnent par chapelles avec papes et prêcheurs médiatiques (tiens c’est l’époque des prix littéraires) et d’autre part d’une économie de flux tendu, ne permettant plus l’existence de la littératture selon ses propres modalités : le temps long, l’imprégnation, la patience.

, , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , ,
Philippe Boisnard

Co-fondateur de Libr-critique.com et administrateur du site. Publie en revue (JAVA, DOC(K)S, Fusees, Action Poetique, Talkie-Walkie ...). Fait de nombreuses lectures et performances videos/sonores. Vient de paraitre [+]decembre 2006 Anthologie aux editions bleu du ciel, sous la direction d'Henri Deluy. a paraitre : [+] mars 2007 : Pan Cake aux éditions Hermaphrodites.[roman] [+]mars 2007 : 22 avril, livre collectif, sous la direction d'Alain Jugnon, editions Le grand souffle [philosophie politique] [+]mai 2007 : c'est-à-dire, aux éditions L'ane qui butine [poesie] [+] juin 2007 : C.L.O.M (Joel Hubaut), aux éditions Le clou dans le fer [essai ethico-esthétique].

View my other posts

46 comments

  1. Fabrice Thumerel

    Oui, Philippe, c’est une revue qu’il faudrait glisser dans la poche – vu le format = 12 x 16 cm ! – de tous ceux qu’on rencontre dans la rue, le métro, etc. Opération de salut public !
    Car il est effectivement devenu rarissime qu’une revue procure un tel bonheur de lecture, aussi intense que continu !

    Contre le ludisme ambiant, TINA nous rappelle que la littérature est redevenue une affaire sérieuse.
    Et cette livraison est très sérieusement élaborée, variant ses effets critiques : édito de combat ; machineries inquiétantes, fascinantes ou fantaisistes (on y retrouve aussi Patrick Bouvet, « Redéploiement », Émilie Notéris, « INTOX, DETOX, RETOX »…) ; une table ronde sur l’enseignement de la littérature (ici on s’étonnera quand même que dans le même temps que la recherche universitaire s’ouvre à la littérature en train de se faire, on puisse tomber sur un tel titre de débat : « Université : la volonté de ne pas savoir » !)…
    Se dégage de l’ensemble un violent rejet du monde contre-utopique dans lequel vivent de drôles de zombis, les 21ehomonculistes…

  2. christophe fiat

    Je suis justement en train de lire le premier numéro et jusqu’ici, je trouve cela très bien. Mais j’en dirai plus dans quelques jours. Il est vrai que son format est judicieusement trouvé. Là-dessus, je te rejoinds, Fabrice.

    Ceci dit – pour Philippe – je ne vois pas le lien entre Tina et Tija (même si ce lien est juste un clin d’oeil et non un développement. Heureusement !). En effet, Tija, c’était THE INCREDIBLE JUSTINE’S ADVENTURES, autrement, les Histoires incroyables de Justine – l’héroïne du Marquis de Sade – ! J comme Justine au format tabloïd, avec les magnifiques agrandissements pop de Vincent Menu à partir des comics américains – j’ai fais mon master de philosophie sur le matérialisme chez Sade et déjà Batman pointait son masque – Tous les acronymes ne veulent pas dire la même chose, même si Tija mêlait poèmes, extraits de romans et cd et programmation du Festival Poézie 1999, 2000, 2001, théorie (surtout la pensée politique fondamentale).

    Je trouve que Philippe écrit trop vite (ou pense trop vite) et il fait sans cesse des amalgames qui ne sont pas toujours justifiés. Ce qui est étrange, étant donné que Libre Critique est un blog indépendant donc sans pression ni financières, ni idéologiques et encore moins commerciales. Au bout du compte, on a l’impression parfois, qu’on lit les pages littéraires d’un de nos quotidiens-papier ! Comme je dis souvent, tout ne fait pas rhizome, tout ne peut pas se connecter tout le temps. Il ne suffit pas de mettre deux choses en lien pour qu’elles aient un rapport. Le « démon de l’analogie » a des limites. J’arrête, Charles, va dire que je fais encore des remontrances ou que je donne des leçons.

    Ceci dit l’acronyme TIJA fût créer pour des raisons D’USAGE et non pour des raisons D’ÉCHANGE. Il est symptomatique de l’esprit d’un groupe d’écrivains à une époque donnée (1998-2001) qui s’est constitué spontanément – Christophe Tarkos, Philippe Beck, Charles Pennequin, Nathalie Quintane, Vincent Tholomé, Manuel Joseph, Daniel Foucard, Christophe Hannah, la Rédaction -. Tija, finallement c’était une bande de copains qui se sont retrouvés unis et dans les lectures et les performances et par des réflexions similaires, ceci sans volonté de faire manifeste. Voilà, Tija, c’était rock, pop. Bref, il fallait bien passer du XX è siècle au XXI è siècle !

  3. christophe fiat

    Attention, coquille ! Bien entendue il fallait lire à la place de : « Ceci dit l’acronyme TIJA fût créer pour des raisons D’USAGE et non pour des raisons D’ÉCHANGE », ceci :

    « L’acronyme TIJA fût créer pour des raisons D’ÉCHANGE et non pour des raisons D’USAGE », sinon, je n’aurais pas parlé d’amitié.

  4. charles

    non, Christophe, je vais rien dire du tout ! tu as sans doute raison. Je sais pas, je n’ai pas vu cette revue … Après je me demande si c’est vraiment nouveau comme esprit, vu le titre (?) et vu les gens qu’il y a dedans, on les connait un peu non ? Pour moi, la différence par rapport à TIJA c’est déjà que tous les auteurs (il me semble) qui était dans cette revue ancestrale n’était pas connu vraiment, en tout cas n’avait pas de bouquins publiés dans de grandes maisons et en livre de poche (mais Tina tient dans la poche!)
    mais en tout cas je vais tenter de me la procurer …
    merci pour l’info !

  5. rédaction

    @ Christophe : tu sais je ne fais pas que des articles de fond. Mais aussi des chroniques de surface. Je pense que parfois ce type de présentation assez rapide, où est pensé une stratégie d’écriture empathique dans la rédaction est assez pertinent pour témoigner d’un point de vue. Car en effet, il aurait fallu entrer dans le détail, analyser ce qui a lieu dans TINA.
    Ensuite que cela ressemble à ce que proposent les journaux ou je ne sais quel format, ben why not. Si déjà il pouvait parler de ce qui a lieu, ouvrir davantage leur espace à ce qui s’écrit dans d’autres sphères que celles homologuées éditorialement.

    Pour TIJA ≠ TINA, bien évidemment, mais clin d’oeil. En quel sens ? Au sens où The Incredible justine’s adventures : reste dans la mémoire comme unlieu d’expérience, laboratoire graphique (Vincent Menu) et laboratoire d’écriture, qui proposait un lieu où certaines limites de la poésie étaient interrogées, y compris politiquement.
    TINA, There is no alternative, me semble elle la suite de la phrase, pas d’alternative à ces aventures de Justine. pas d’alternative à ce qui s’ouvrait avec TIJA. Oui c’est tiré par les cheveux, mais j’aime bien cette idée. Disons que je la trouve « poétique » à savoir constructrice de sens. ah les vertiges et démons de l’analogie.

  6. rédaction

    Suite : par exemple dans TINA, il aurait fallu (c’est bien je me fais ma propre critique) revenir plus spécifiquement sur le dialogue entre Massera, Mougin et Clerc, portant sur la diffusion universitaire des écritures contemporaines, ou encore nommées par Mougin comme d’avant-garde.

    Le débat est intéressant. malgré certaines réductions de Mougin, je trouve que sa position est très instructive, au sens où, loin du manichéisem, il pose bien les différentes difficultés qui amènent que les écritures contemporaines ne soient pas visibles (en passant Thomas Clerc fait une erreur, Céline a été au programme d’agrégation de lettres au milieu des années 90 il me semble).
    Ce débat révèle plusieurs positionnements : prenons Mougin et Clerc. Mougin tente de saisir la complexité de l’université et de percevoir quel est le cadre où on peut trouver des recherches sur les E-C. Ainsi, il pose bien que dans le cadre des séminaires de troisième cycle, un certain ombre sont ouverts à l’étude d’auteurs d’avant-garde vivant etc… De même on aurait pu réfléchir aux sections, par exemple, quand j’étais attaché de TD à l’Université d’Artois (2ème année) je faisais étudier aussi bien Anne-James Chaton que Pennequin ou Fiat (d’ailleurs Christophe tu fus invité lors d’une soirée que j’avais organisé).
    Par contre pour les reconnaissances symboliques (CAPES AGREG), il ets vrai qu’il ne peut y avoir qu’hésitation face à ce qui est actuel. De même, la connaissance des expérimentaux ou avant-gardes du siècle n’apparaissent pas, ce qi se comprend au sens où une structure se propose de sélectionner selon des critères académiques (donc selon des critères avérés et de reconnaissance solide. Quand Koltès a été au programme de l’entrée à l’ENS, cela faisait bien évidemment une dizaine d’année qu’il était mort).
    La position de Thomas Clerc ets plus idéologique, elle n’est pas là pour connaître et objectivé, mais bien pour démarquer des camps, des positions dans le champ universitaire. Alors qu’il fait lui-même l’expérience qu’il est possible d’enseigner dan FAC des auteurs comme Dustan.

    Ici je crois que se révèle bien la dualité de deux positions face à la littérature contemporaine et son existence : 1/ une position qui tente de saisir selon ses moyens la difficulté de reconnaissance, et qui ne pose pas qu’il y a refus, mais conjonctions de conditions. 2/ Une position idéologique, donc davantage manivchéenne, qui oppose des formes d’intentionnalité.

    Ce débat éclaire bien des manières de discourir, et de parler de la poésie.

    En effet, un article de fond aurait été davantage précs sur ce qui a lieu dans chacune des propositions de la revue. Autant le dire, vue la richesse de celles-ci, l’article aurait été long.

  7. Fabrice Thumerel

    Christophe et Philippe : Il est certain que le clin d’oeil de TINA à TIJA est un hommage qui réduit un peu l’onde de choc de cette nouvelle venue… Mais référence (révérence ?) ne signifie pas équivalence : comme le dit Philippe, les auteurs de TINA ont voulu renouer avec un radicalisme qui faisait défaut depuis TIJA, tout en proposant d’autres machineries critiques.

    Christophe : Notre pratique est celle des équilibristes : un site de la dimension de LC se doit de veiller à un équilibre entre créations, infos, travaux de recherches… et en matière de chroniques, il nous faut alterner balles courtes et balles longues ! Mais tu sais bien que tu grossis le trait : la différence entre la presse et LC, c’est que nous ne traitons pas du tout des mêmes sujets, des mêmes livres, des mêmes éditeurs, etc. Nous voulons offrir – ce qui nous en coûte, comme tu le sais, même si ce n’est pas au plan économique ! – une plate-forme d’échanges entre divers pôles d’écritures et de réflexion critiques.
    Et puis, on peut toujours s’amuser à mesurer la densité de nos textes courts avec celle des papiers journalistiques…
    Et pour un développement approfondi de l’espace actuel des revues, je t’invite à lire en fin d’année la dernière partie de mon long article « À quoi bon encore des revues aujourd’hui ? »
    Mais tu as raison de nous titiller : qu’y a-t-il de pire, pour toute démarche libre & critique, que le consensus ? Et tu as parfaitement raison, dans ton dernier essai, de dynamiter le petit-milieu franco-français. Ce dont nous reparlerons très très bientôt, puisque j’en ai terminé la lecture et que tu as gentiment accepté le débat (car là encore, il y a matière à véritable échange, vu les enjeux).

    Philippe : En effet, la table ronde entre J.C. Masséra, Th. Clerc et P. Mougin est intéressante, et je ne peux également que rejoindre la position de Pascal. Reste à analyser de près les choix des auteurs étudiés en licence et même en 3e cycle : par exemple, parmi les poètes, Thomas Clerc oublie Dupin ; entre autres critères, il faut que les oeuvres soient relativement lisibles, disponibles en poche…

    Charles : Bien que l’esprit de TINA ne soit pas radicalement neuf et que les auteurs ne soient pas de purs inconnus, le projet d’ensemble comme les contributions sont passionnantes !
    Tu peux, les yeux fermés (enfin, fais gaffe quand même !), te précipiter au Furet, par exemple = il en reste un…

  8. FloodBlood

    Chronique? Bel exercice de propagande, plutôt. Démontrez-moi le contraire, preuves à l’appui.

  9. Fabrice Thumerel

    « Propagande »… Je ne sais pas si vous mesurez la portée et l’histoire de ce terme…
    Propagande pour qui ? pour quoi ?
    LIBR-CRITIQUE montre chaque jour sa totale indépendance !
    Moi qui ne connais absolument aucun des responsables de TINA, je tiens cette première
    livraison de revue comme très prometteuse : l’unité du projet comme l’intérêt des contributions singulières nous font attendre avec curiosité le numéro suivant.

    « Preuves à l’appui »… N’avez-vous lu ni la revue, ni la chronique, ni l’ensemble de ces longs commentaires ? Au reste, je reviendrai en détail sur TINA dans un long article de recherche…

  10. A

    >> »Notons que lire de la littérature demande des efforts, et que, contrairement à ce qui a majoritairement cours, ce n’est pas une affaire de divertissement. »

    Sous quelle perfusion médiatique faut-il survivre intellectuellement pour faire ce genre de constats ? D’autant que le constat est dressé à regrets feints : on joue d’autant plus facilement au Résistant que l’Occupation est minable. Quel est l’intérêt de valider l’opinion du Spectacle sur la littérature comme s’il s’agissait d’une analyse ? « Contrairement à ce qui est majoritairement admis » est vraiment le type de prétérition qu’on retrouve chez n’importe quel politicien pour se poser en combattant, pour mimer l’insoumission, pour passer pour rétif.

    Or TIJA ne résiste à rien, n’est rétif à rien, cherche vaguement à s’opposer au discours du Spectacle: peine perdue. Debord l’a montré, le Spectacle retourne tout, assimile tout, digère ses assaillants, d’ailleurs la plupart des articles sont écrits dans Sa langue. L’aspiration de TIJA à remettre sur l’ouvrage une radicalité théorique se dissout inévitablement dans un jargon pop parfaitement dominant (toujours cette touchante naïveté des grands adolescents « passés à autre chose », qui fait semblant de croire que pop = musique populaire – i.e. venant d’en bas ; or la pop est au pire un produit culturel, au mieux un symptôme, ce qui limite son intérêt).

    Enfin – et sans le temps d’être complet – il m’apparaît de plus en plus souvent que le baragouin génético-technologique pour parler de littérature est le récurrent apanage de trentenaires déjà obsédés à l’idée de vieillir, de n’être plus dans le coup, de louper le virage. Il n’y a d’ailleurs qu’eux (les TIJA, les gérants de ce site, en sont évidemment), pour croire en une puissance fétiche de la technologie : la forme modifierait les enjeux (ici le mot « forme » favorise les malentendus : on en parle indistinctement pour désigner une forme de diffusion/de transmission et une forme d’écriture/un dispositif formel).

    Bref, je ne doute pas qu’il y ait dans ce ramassis de vieilles banalités quelque esprit de réforme ou de rénovation, j’ai simplement du mal à comprendre pourquoi des gens qui se vivent comme d’authentiques marginaux dans leur activité d’écriture, comme de parfaits expérimentateurs dans la langue, valident, sous la même étiquette que la leur (« LITTERATURE ») ce qui, sauf pour l’irrécupérable coeur de cible consentant de TF1 et Télérama, n’a, chacun le sait, rien à voir avec de la littérature.

  11. Fabrice Thumerel

    1) RAPPEL : il ne peut y avoir de débat authentique qu’avec des interlocuteurs qui n’avancent pas masqués… (Je n’ai pas l’habitude de dialoguer avec les spectres). Mais il est vrai que le petit-milieu regorge de A-comme-anonyme qui craignent de nuire à leurs intérêts en argumentant à visage découvert.

    2) Il est vrai que la notion de « résistance » est galvaudée et que l’édito contient des maladresses (voir mon article à venir : « De la critique et de la fonction critique en terrain miné ») ; mais où avez-vous vu que la plupart des écrits actuels recyclent la langue spectaculaire dominante ? (De quel point de vue vous placez-vous ? Du côté de TF1 et de Télérama ? – sinon, force est de constater que nous n’avons pas assez de 24H/jour pour découvrir toutes les écritures non-spectaculaires…). Où avez-vous vu que les textes de TINA (et non TIJA…) sont en « jargon pop » ?

    3) Cofondateur du site, je ne me sens pourtant pas concerné par votre catégorie des trentenaires post-adolescents – mais je le regrette, croyez-le bien… Quant à notre soi-disant fétichisation de la technologie… il est vrai que le spectre des écrivains que nous défendons est très révélateur de ce point de vue : Beurard-Valdoye, Bouvet, Desportes, Ernaux, Fiat, Jourde, Lucot, Masséra, Novarina, Pennequin, Prigent, Rebotier, Raharimanana, Roubaud… Au reste, toutes les mutations littéraires, quelle que fût leur importance, se sont toujours faites par l’invention de nouvelles formes.

  12. rédaction

    @ Floodblood : remarque qui a peu de sens. À la limite tu aurais pu dire qu’il s’agit de publicité, aucun sens d’invoquer le concept ici de propagande : ni dans la forme, ni dans la modalité de diffusion.

    @ A : Déjà, faut-il en rire, mais il s’agit effectivement de TINA et non de TIJA. D’autre part, si je suis d’accord avec ce qui est dit du mouvement dialectique de la société du spectacle, reste que je crois qu’il y a des modalités de résistance, de distanciation des processus de spectacularisation. Certes l’opposition frontale est d’emblée pensée dans le processus de la société du spectacle. Là tu as raison : et il m’est arrivé souvent d’expliquer en quel sens il y aurait d’autres modalités d’intervention dans la SdS permettant des efficacités critiques. Toutefois, je considère aussi que la frontalité, permet de reconna^tre des positions, de dévoiler par moment ce que les modalités post-modernes (pour le dire vite) ne permettent pas d’apercevoir. C’est en ce sens par exemple que la frontalité accusatrice et dénonciatrice de Pennequin m’intéresse fortement comme mise en lumière d’une position ontologique du sujet réfractaire absolument à la définition du sujet dans la SdS. De même c’est ce qui m’intéresse dans TINA, aussi bien dans des articles approfondis comme celui de Jean-Claude Moineau qui est l’un des penseurs de l’esthétique les plus radicaux à mon sens. Que dans des exercices critiques comme ceux de Chloé Delaume ou Arlix. Je souligne aussi que le jargon pop, qu’il faudrait définir, n’est pas spécialement présent dans les articles critiques de la revue.

    Quant au fétichisme technologique : là je reste médusé. À quoi fais tu référence ? Certes, il est vrai qu’entre Fabrice Thumerel et moi-même, c’est sans doute une ligne de différence, au sens où je suis celui qui est le plus impliqué dans cette lignée de recherche de part ma pratique elle-même. Toutefois, pour une grande part, le rapport à la technique que je tente de tenir, aussi bien dans les oeuvres, que dans mon approche des différents pratiques, proposent une forme de suspens. Il ne s’agit pas mettre en critique la technique (cela a été fait à la fin du XIXème siècle et toutes les fictions qui abreuvent cinématographqiuement ou journalistiquement l’actualité ne sont que de pâles copies de ce qui a été imaginé et écrit à la fin du XIXème siècle, moment où la question a été bien posée. A ce propos je renvoie une nouvelle fois aux éditions è®e et au livre publié sur les luddites.
    Le rapport à la technique que je tente de tenir est celui qui tient d’une part à la reconnaissance d’une nécessité : notre réalité est de plus en plus produite selon des médiations techniques (réalité du monde, d’autrui, des êtres et de nous-même), cependant il est nécessaire corrélativement d’entretenir une forme de doute critique par rapport aux logiques de fictionnalisations inconscientes liées à la technique. C’est ce qui m’intérese et ce que j’essaie de voir dans les rapports littérairs à la technique. Nul gadget, nul mode d’un vocabulaire pop-techno. Non. Je ne crois pas. Mais le souci de ne pas être trop dans le leur et emporté par les stratégies qui prennent leur ampleur dans la technique.

    @ Fabrice : tout à fait d’accord avec ta remarque 1 : l’anonymat, n’est bien souvent qu’appuyer sur cette peur d’apparaître de lever un masque, ce qui pourrait avoir alors un coût. C’est bien là une de nos différencs avec nos commentateurs anonymes : nous n’avons pas peur de nous affronter nommément quelqu’en soit le prix (et nous le savons il y en a un réel au niveau éditorial).

  13. Fabrice Thumerel

    Petite précision : Bien que, contrairement à Philippe, je ne sois ni praticien, ni spécialiste en la matière, mon horizon premier étant celui des écritures carnavalisées ou informées par la théorie littéraire, la philosophie et la sociologie, cela fait des années que je m’intéresse de plus en plus aux nouvelles formes de littér@ture (j’interviens d’ailleurs à Nantes en février sur « Littérature et NTIC »).
    D’où ces deux corollaires :
    1) Comme Philippe, je me passionne pour l’invention de formes liées aux nouvelles technologies, tout en condamnant les dérives technologisantes ;
    2) dynamisée par diverses lignes de fuite, LIBR-CRITIQUE est effectivement un lieu ouvert et pluriforme.

  14. NotBilly

    TINA c’est très bien. Je m’étais pré-abonné le sachant. Je n’ai pas été déçu, je l’ai lu cet été sur une plage grasse, à côté de dames grasses lisant « closer », j’ai aimé ça.
    Il faut noter aussi le prix : 10€. si ça reste -mais vous connaissez nos principes- trop cher pour les étudiants fauchés, c’est, pour une fois encore très abordable au non-habitué curieux & ça les vaut bien en qualité/quantité/fréquence.
    Pour les revues, très content que tu cites BoXoN, mais n’oublie pas nos collègues (plus on sera de fous, plus on sera et plus on sera, plus on sera) : Ouste, 22mdp, IF, Stalker, feu-Le Quartanier (la revue), etc. Chaque revue en plus est une entreprise à soutenir, il en sort toujours des promesses.
    Enfin, pour le nom, certes, il y a du TIJA dans TINA. Mais avec un N à la place d’un J, ça fait un 1/4 de différence. Avec TINA/TAPIN, on a, malgré la perte d’un P important, 100% des lettre restantes en commun. NA !
    Longue vie à TINA !

  15. cp

    putain ça fait bizarre des gens qui parlent un peu normal sans faire de RAPPEL et de notes de notes et des commentaires à rallonge qui vérouillent plus qu’ils n’ouvrent à la discussion je trouve (comme si vous vouliez tout blinder, les discours les remarques, tout entourer et contrôler malgré la soit disante ouverture de ce site à la discussion la plus improbable. A, qui est ce A. hors sujet? c’est tout de même bien ce qu’il dit (amène à la discussion), même si c’est décalé, mais c’est qui A, on pourrait pas un peu jeter les masques là ? dès qu’il y en a un qui dit des choses il y a anonymat (la peur de pas être publié dans TINA, A ? ah ah !!!)

  16. Y J

    Quant à moi, je ne vois pas le problème avec le masque. Si c’est pour insulter tout le monde, c’est sûr que c’est con, mais quand c’est pour proposer une réflexion critique, il est où le problème ? Au contraire, parfois je pense que c’est même souhaitable car comme ça on ne prend pas en compte qui dit quoi, et d’où il parle, et qui sont ses amis, et quel est son pouvoir ( au moins symbolique ) dans le milieu ( même si c’est aux extrémités ). Si on faisait la même chose avec les oeuvres, on aurait de belles surprises à mon avis. J’ai l’impression que bien souvent, dans les revues, « on » se sent obligé de publier tel texte car l’auteur est connu ou est un ami, ou est un ami connu, les refus touchant nécessairement ceux qui n’ont pas de nom.
    Après ça, quand on s’est fait un nom, on peut faire n’importe quoi, on sera soutenu, commenté, paraphrasé, des théoriciens prendront notre oeuvre comme point de départ de leur pensée…etc

  17. Fabrice Thumerel

    Ce que dit A amène à la discussion ? Ah ! ah !
    Ce que dit A propose une réflexion critique ? Ah ! ah !
    A force de confondre discussion critique et café du commerce…
    (ben, j’ préfère r’tourner voir TF1…)

    Par ailleurs, oui, Yves, pour une critique à l’aveugle – comme en matière d’oenologie…

  18. A

    Je remarque que le rejet de l’anonymat, du pseudonymat ou de l’hétéronymie rejoint souvent le refus de la signature à la confluence d’un classicisme bon teint (dont le fameux « d’où parles-tu ? » de 68 est une curieuse rémanence) et d’une croyance farfelue en la collectivisation (possible et nécessaire) du Savoir (le projet de Wikipédia en est l’exemple le plus évident). De ce point de vue, entendre les adeptes de l’Internet ouvert et participatif défendre les préceptes de la navrante et archaïque « nétiquette » n’a rien d’étonnant : dans un monde de flux, chacun, s’il doit se localiser, doit aussi savoir qu’il n’est que le point de passage d’un de ces flux. Touchante doctrine née, j’imagine, de la cuisse vergeturée de baudrillardiens n’ayant jamais lu leur maître mais adulant Matrix, ou de la cervelle de quelques théoriciens des NTIC croyant assister avec l’avènement d’Internet à une rupture historique majeure (le rêve du baudrillardien inculte est de ne pas louper l’Evénement – l’Histoire, dont il répète en se gargarisant qu’elle est belle et bien terminée, l’en glorifiera, espère-t-il).

    Mais cette pseudo exigence de localisation (qui est souvent l’occasion de faire jouer à fond des a priori très utiles sur un plan stratégique, c’est-à-dire l’occasion d’éviter de penser) est probablement le moindre paradoxe d’une démarche, celle de libr&critik, qui vise la diffusion massive d’écritures essentiellement marginales (je veux dire, pensées comme telles dès le départ) et l’ouverture d’une littérature expérimentale à de nouveaux publics. Le complexe petit-bourgeois – excusez le vieux paradigme – qui pousse à penser en terme de public, à supposer ce public fondamentalement borné, et qui vise à l’initiation de cette cible fantasmée par la simplification (pédagogie au mieux, populisme compassionnel au pire), me navre à chaque fois qu’il m’est donné de lire un texte qui donne dans l’à-quoi-bon-des-poètes/des-revues et les gloses bavardes sur ces avachissements de Fin des Temps.

    Pourtant, à l’évidence, qu’y-a-t-il de plus normal, pour une expérience littéraire singulière inscrite en marge des grands circuits de l’édition, que de ne trouver qu’un très mince écho chez un très petit nombre de gens ? Qu’aurait écrit Bernhard s’il s’était soucié de la réception de son oeuvre chez un cadre sup ? Que serait-il advenu de Beckett s’il avait voulu plaire aux dominants de son temps ? Fallait-il vraiment que Joyce retouchât son Ulysse pour être mieux en phase avec la commande d’époque ? Et le surréalisme n’aurait-il pas mieux fait de ne pas s’embarrasser de sa légitimité auprès du « peuple » fantasmé ? Le sujet lecteur n’est pas superposable au supposé sujet social, encore moins quand celui-ci est abusivement défini, surdéterminé par la pensée sociologique de niches, de castes, de fonctions etc. ( la théorie marxienne des classes a quand même plus de gueule). On peut toujours se désoler de l’inculture ambiante : je ne connais pourtant pas un type sur terre fondamentalement dépourvu de curiosité et d’exigence intellectuelle – quel que soit l’usage qui en est fait, quelle que soit la fréquence de cette usage.

    Signer, ici, est pour moi sacrifier à l’idée d’une joute, d’un affrontement tactique au sein d’un champ que je méprise en tant que tel (ce qui ne signifie évidemment pas que je méprise tout ce qui émane de ceux qui y agissent, s’en réclament, etc. Je déplore simplement l’esprit de ghetto qui sous-tend la plupart des postures radicales, et beaucoup des exaltations théoriques du mitan). Ajoutons que je ne me sens ni acteur ni partie de ce champ, et que la notion même de champ m’est à peu près étrangère, comme la plupart des gadgets de la critique sociologique – même si j’ai dû m’y salir ponctuellement pour valider des acquis universitaires.

    Signer, ici, m’est donc insupportable ; je vais pourtant le faire pour éviter que mon absence de localisation n’accapare la discussion et n’achève de la transformer en feuilleton. J’imagine que ce petit texte publicitaire, qui constitue dans son début un honnête GPS critique de mes zones de pensée et d’intervention, suffira à votre bonheur : http://antoine.connards.info/index.php?page=what

  19. rédaction

    @ a :
    1/ maintenant que je vois à peu près qui s’adresse, c’est un peu plus clair.

    2/ Pour ma part, si la question de l’anonymation se pose (et pas de l’anonymat, mais bien plus a/ de la volonté de s’anonymer, b/ des moyens d’une telle possibilité actuellement) ce n’est pas ici, sur ce site, ni non plus dans je ne sais quel polémos, qui de fait est avorté par le lieu où il se place. Mais pourquoi pas l’anonymat.

    3/ Erreur de jugement sur ce que fait libr-critique : nous n’avons pas volonté d’abreuver les foules de ce qui nous occupe. Mais si nous permettons à ceux qui partagent les mêmes intérêts de découvrir certains titres, certaines créations, certaines analyses, etc, c’ets déjà pas mal. Il faut faire attention à ne pas confondre fantasme propre, ou explication relative, et ce qui a lieu.

    4/ je ne vois pas pourquoi parler de notre part de définition du public comme borné, dénonciation des gens … etc… Pour moi cela fait longtemps qiue je sais, et cela sans tristesse et sans aucune dénonciation aucune, que les gens dans leur majorité ne peuvent s’intéresser à ce qui préoccupe ici quelques uns. Plutôt que Baudrillard, désolé, pour moi c’est davantage le Spinoza de l’Ethique.
    Si quelque chose nous intéresse ce sont davantage les structures, certains processus mis en place ou qui se constituent, et en quel sens s’élaborent certaines sratégies politiques, linguistiques, économiques, sociales, etc…
    Par exemple : tes concepts, et ta référence aux classes de Marx, me semblent irrémédiablement dépassés (au niveau de leur potentialité critique pour une part et comme accès à une action dans le réel). Sans doute mon côté post-moderne…. 🙂

    5/ Je ne vois aucun désaccord sur création et autonomie.

  20. Fabrice Thumerel

    Antoine Hummel, c’est bien vous qui parlez de radicalisme et de fermeture d’esprit ? – A vous lire, on comprend pourquoi…

  21. A

    Merci : Fabrice Thumerel : pour cette brillante pirouette rhétorique. Je dois faire semblant d’y répondre et alimenter le moulin en vent ? Non ; ne cherchez pas à développer pour autant : je n’ai aucune envie de célébrer en votre compagnie le « débat » comme forme indépassable de la discussion. Jouez aux bourres sans moi.

    Ensuite, et pour faire aussi court qu’un café au comptoir : je ne crois pas qu’on puisse décréter Marx absolument caduc : Marx via Deleuze, par exemple, en ces temps de crise, ça n’est pas superflu.

    Merci de votre attention, cordialement.

    I am Antoine Hummel and I approved this message.

  22. A

    philippe > « la frontalité accusatrice et dénonciatrice de Pennequin m’intéresse fortement comme mise en lumière d’une position ontologique du sujet réfractaire absolument à la définition du sujet dans la SdS. »

    « la frontalité de Pennequin comme mise en lumière de… » On y est : Pennequin t’intéresse en tant que symptôme. Voilà ce qui m’empêche de prendre au sérieux la critique telle que tu cherches à la pratiquer : en réaction à une critique de l’intentionnalité, tu massacres les textes à la sauce inverse. Quand le texte ne fait pas symptôme à tes yeux, c’est l’auteur lui-même qui se voit enfermé dans un rôle, une posture forcément « révélateurs de ». La critique universitaire à l’ancienne, sur son socle kantien, était un désastre. Celle-ci (dont j’ai été le spectateur à l’université jusqu’à très récemment), arc-boutée sur la sociologie, me paraît tout aussi foireuse. La vanité est d’ailleurs dans les deux cas du même type : mesdames, messieurs, la Critique vous montre ce que le Livre et l’Ecrivain vous cachent. Derrière l’écrivain : un rôle, une pratique, un habitus, pourquoi pas un complexe. Derrière le livre : une occupation stratégique, une percée tactique dans le champ. Si je devais sacrifier à ce genre d’approches, j’aurais plutôt tendance à penser que complexe et l’acharnement stratégique sont du côté de celui qui vit dans un monde où chaque chose est une volition qui s’ignore ?

  23. rédaction

    @ Hummel (qui en passant en mars 2007 me disait de ne pas associer son pseudo Hummel avec son vrai nom pour protéger sa vie professionnelle notamment au niveau de google = en tant que catégorie petite bourgeoise, là tu y allais fort quand même mon « petit coco » pour reprendre ta manière de t’exprimer). Tu lis ce que tu veux lire. Tu me fais dire ce que tu veux (étrange double-bind dans ce que tu écris, puisque toi-même tu revêts l’intentionnalité que tu dénonces). Mais au moins tiens toi à ce que tu dis : ainsi tu écris à 19H31 que tu pars dans ton coin et tu reviens à 2H24 du mat’. C’est pas sérieux cela jeune homme, on appelle cela de l’inconstance ? Ou bien de l’acharnement ? Mais c’est pas grave, ce type de dénie est typique des forums et autres commentaires sur le web.

  24. A

    Je me permettais de congédier Thumerel, vaseux, et de te répondre à toi, qui avais pris le soin de me répondre. Acharnement, déni, sûrement. Tu m’interpelles en public sur de supposés propos tenus en privés, voilà qui me paraît bien plus typique des dérives du web. Pour ma défense, peut-être devrais-je dire que je n’ai jamais eu d’activité professionnelle (sinon des tafs de caisse et de manutention, en passant) ; ta candeur, mon bon Philippe, t’aura fait louper une ironie de plus. Mais tu as raison, je n’ai effectivement toujours pas envie d’afficher ma gueule, de faire la bise ni de révéler son numéro de sécu (ça avait, à l’époque de la discussion que tu évoques, l’air de dépasser ton entendement).

  25. Fabrice Thumerel

    Ben oui, mon bon monsieur, depuis hier j’suis dans la vase de TF1 où m’a plongé la conversation de web-café…

  26. cp

    oh làlà putain mais pourquoi tu parles de TF1 Fabrice Thumerel, putain ça craint quoi!

    Antoine, ce que tu avais dis l’autre fois sur TIJA j’ai trouvé ça, après coup, léger, parce qu’en fait je crois que le truc pop c’est un truc de surface, certains s’en sont peut-être emparé (et alors ?) mais en tout cas ça voulait dire quelque chose de bien plus profond je pense. J’ai eu une discussion avec Jean-Michel Espitallier un jour, qui me disait que quand il est arrivé dans le milieu de la poésie, il avait un peu honte car il ne pouvait pas parler du Rock, de sa passion pour le rock, et moi je peux te dire que c’est vrai car j’ai connu un peu l’époque et franchement c’était complètement en décalage aussi avec ce que je vivais, c’était bien, mais en même temps on avait l’impression de pas être sur la même planête. Ce n’est pas que de rock de toute façon qu’il faut parler, ou de pop tu vois, c’est que on est une génération où dans l’ensemble on n’arrive pas des milieux bourgeois ou très cultivés, pas forcément en tout cas, et beaucoup ont abandonné leur boulot de profs. Alors effectivement je pense que ce truc du pop moi je m’en suis toujours foutu mais malgré tout j’ai été baigné dans les produits culturels comme tu les appelle, ben oui, comme beaucoup, mais j’ai pas de mépris en tout et j’espère en avoir jamais pour les gens qui baignent là-dedans à longueur de temps (ou qui traînent sur tf1)

    Après, ce que tu dis du tout technologique je suis à fond d’accord
    car : je ne sens pas de recul critique de ta part, par exemple Philippe
    quant dans les revues on parle de REVOLUTION TECHNOLOGIQUE
    moi ça me flingue
    donguy révolutionnaire oui ça me tue
    c’est complètement out comme truc, pour moi la révolution technologique tu peux aller en causer dans les prisons tiens (où les loups doivent rester à leur place comme tu m’avais dit une fois ! j’espère que tu as changé d’avis sur la question)
    il faudrait demander ce qu’en pense les jeunes types à Naplouse
    de la révolution technologique tiens
    pour moi la révolution techno c’est le bracelet electronique
    ça c’est du révolutionnaire !!!
    pour moi le type qui fait dans le techno, qu’au moins il se fourre dedans à en crever, que ça devienne monstrueux, qu’il se jette comme s’il se balançait dans les barbelés je sais pas, mais non pas de danger avec la révolution électronique
    je discutais avec un ami qui ne comprenais pas pourquoi j’avais la haine de l’art en ce moment
    mais c’est simplement pour ça
    pour ce genre de truc, de non critique, et après on va nous causer de debord par ci, debord par là…
    Je ne sais pas si je vais m’expliquer un jour avec cet ami, il aurait dû comprendre, car de toute façon c’est tous les jours qu’il y a des saloperies qui se passent au nom de l’art et de la poésie contemporaine.
    Par exemple, un type qui a l’air vraiment bien, connait tout le monde, et du monde bien, eh bien il va ouvrir un endroit qu’il nomme ART CONTEMPORAIN
    quel courage !

    au lieu de Art contemporain, il faudrait plutôt y lire « interdit aux arabes »
    au lieu de « interdit aux arabes », lire : poésie contemporaine.

    et quand je dis ça on va me parler de poésie militante et d’artiste engagé, c’est pas ça du tout, ce qui me gêne dans un projet comme peut l’être TINA, c’est que ça concerne notre monde avant toute chose, que ça tourne en circuit fermé et que c’est encore une revue, pour vous qui l’a félicité alors que récemment vous faisiez un dossier sur A quoi bon encore des revues, et que là-dedans je vous ai parlé de la RILI et que là vous avez fait vos gros airs suffisants, c’est pourtant la seule démarche intéressante qui sorte des circuits universitaires ou poétiques ou que sais-je! et c’est ça l’intérêt : faire une revue en kiosque mais pas populiste démago, c’est ça qu’il faudrait arriver à réaliser, le reste ça n’a aucun intérêt ça ne concernera toujours que notre petit monde.

  27. rédaction

    Mais à qui tu parles Charles ?
    Toi aussi tu te clones dans le régime question/réponse ?
    ca devient une mode.

    > Tu me fais dire n’importe quoi sur la technologie : normal tu ne sais pas de quoi tu parles, et tu ne sais même pas ce que je fais.
    > tu nous fais dire n’importe quoi sur la RILI : relis les commentaires, que je sache, j’ai été de ceux qui ont dit tout leur intérêt. D’ailleurs lis le prochain numéro.

  28. rédaction

    En fait ce qui me dérange, que cela soit chez pseudo-Hummel o chez toi Charles : c’est que vous posiez vos modes d’être et vos modalités de représentation qui y sont liées, comme critère de vérité. Vous faites l’économie du jugement d’analyse, pour d’emblée être dans le jugement prescriptif. La pop c’est ceci (et encore visiblement heureusement que Jean-Michel t’a parlé, car qu’est-ce qu ece serait), la technologie c’est cela… etc etc…

    C’est lassant.

  29. cp

    je vois pas ce que j’ai dit de mal et de lassant sur la pop ??? je me suis mal exprimé alors, j’ai rien dit de spécial là-dessus j’ai dit simplement qu’Antoine critiquait ça mais pour moi c’est un truc générationnel, non pas la pop en tant que tel, c’est qu’on arrive de milieux très divers et la poésie nous semblait super éloignée de ce qu’on vivait, nous. Je fais pas l’économie de cette analyse dans ma vie seulement je vois pas l’intérêt d’aller plus loin, ça ne m’intéresse pas. que tu m’attaques là-dessus je vois pas l’intérêt non plus. Pour la RILI je parlais pas de ce que tu avais dit toi, mais Fabrice, qui prenait ça de haut, et j’ai senti là-dedans que là RILI s’était un peu vendue et ses articles en patissaient ce qui est nullement le cas (relis ses commentaires à ce sujet). Je ne sais pas de quoi je parle sur la technologie ? tu te fous de ma gueule ou quoi ? je sais de quoi je parle je l’utilise tous les jours ou alors je travaille avec des types qui l’utilisent. J’en sais mieux sur l’informatique déjà qu’un tas de types qui se sont prétendus poètes informatique. Donguy avait besoin d’un assistant pour régler sa bécanne, il y pige que dalle, et un jour, pour sa revue Ec/arts Eric Sadin m’avait dit qu’il savait pas lire mon fichier et qu’il n’avait jamais vu un format de fichier se terminant par .RTF
    Je te posais une question par rapport au positivisme de ce que je lis là-dessus
    car, je me pose pas mal de questions, tout en étant pas arriéré, sur le e-book et sur les nouvelles technologies, car bien souvent je trouve que c’est comme quand je fréquentais les informatiens à Rosny (où j’étais considéré comme développeur informatique, alors arrête de me prendre pour un béotien avec sa couille de dictaphone, merci, tout comme un jour Courtoux m’appelle pour me demander un remix son de ses chansons et me dit « je sais bien que t’es pas dans le sonore, mais bon… » NO COMMENT) donc : les informatiens à rosny tu vois s’ils pouvaient bouffer sur la machine et baiser avec leur ligne de prog ils le feraient, et donc j’ai cette sensation du tout pour la machine, de cette passion, justifiée, mais pour un joujou quoi. Et donc quand j’ai lu ce truc de la SGDL je crois, je me suis dit y en a même pas un dans le tas qui va réagir, qui va fumer parce que tout de même, la technologie c’est aussi les chars d’assaults et j’ai aussi connu des types super passionnés par les balles traçantes des famas qu’on venait de recevoir…

    sinon, j’ai acheté, sous les conseils de Fabrice la revue !
    je la lis
    en tout cas je trouve que c’est top design ! putain ça jette
    avec les sièges en couleur ça fait vraiment univers froid et distancié à la closky ou Levé (qu’ils défendent bien entendu)
    mais j’y reviendrais car il y a des trucs par-ci par-là sur la politique et justement la critique de l’art contemporain !

  30. cp

    ENFIN DES AFFAIRES SERIEUSES, EN EFFET !

    « Karoline Georges Artiste interdisciplinaire explorant les processus de sublimation et de transmutation… »
    AVEC LES TAMPON « NF » de LIBRE CRITIK, s’il vous plait !

  31. Fabrice Thumerel

    Charles : Ce que Philippe entendait par « lassant », c’est que, débordé par ta propre vision, tu oublies souvent de (re)lire les différentes interventions dans le débat ou les articles dans lesquels on a développé telle ou telle position…
    Ainsi, tape « RILI » dans le moteur de recherche général, et tu verras si dans ma présentation de la « Revue Internationale des Livres et des Idées » je l’ai considérée de haut… (tout comme Philippe, je l’apprécie). De même, comme je te l’ai déjà dit, « A quoi bon encore des revues de poésie ? » n’est pas une remise en question de ma part, bien au contraire : je passe en revue les divers àquoibonismes, de l’inquisiteur au novateur… C’est un long travail d’objectivation qui met en évidence les différentes positions, opposant les plus conservatrices aux plus novatrices. Et quand je parle ironiquement de TF 1, c’est pour faire écho à un propos de A.

    Mais je suis content que tu aies acheté TINA, et j’attends tes réactions…

  32. cp

    eh bien déjà il va falloir qu’ils s’expliquent sur les gauchistes qu’ils désignent dans la nouvelle littérature
    j’aimerais bien savoir
    les gauchistes qui enfoncent des portes ouvertes

    le terme gauchiste

    sous pompidou on désignait les gauchistes aussi

    alors attention à ce genre de formulation, j’aimerai vraiment qu’ils creusent un peu
    pour moi cette revue affleure bien des choses mais ne va pas au fond des choses
    il y a dans ce renouveau littéraire une chroniqueuse de france culture, un artiste reconnu, etc. alors je vais lire, car aussi il y a ce type en prison effectivement, mais j’ai l’impression en parcourant que c’est aussi une justification. quant au design de la revue c’est très art contemporain, qu’ils dénigrent… à voir en effet, mais déjà ce qu’ils disent en intro me fait pas mal réfléchir

    sur les « gauchistes »

    Ils sont où ces « gauchistes » dans la littérature contemporaine qui complotent sur comment défoncer les portes ouvertes ? hein ? i sont où ?

  33. Fabrice Thumerel

    Oui, on peut rappeler le passage, pour ceux qui n’ont pas le texte sous les yeux :
    « Notons qu’un lourd courant de la littérature contemporaine affirme traiter du politique quand elle enfonce les portes béantes du gauchisme de bon aloi ».
    Oui, là, j’avoue que j’aimerais aussi avoir des précisions…

  34. cp

    groin je sais pas, j’aimerais aussi savoir mais c’est compliqué
    l’écrivain prisonnier là, dans Tina c’est bien, surtout le dernier poème…
    enfin j’ai parcouru encore de toute façon, je sais pas, et puis il y a mort d’un jardinier qui vient d’arriver ! hé hé !

  35. rédaction

    Je ne sais pas si la phrase déraille. C’est quand même vrai que l’on a toute une poésie contemporaine, qui est faite de bon sentiment, de grande cause (lisons du côté e MIR entre autres revues), etc…
    Je ne sais pas d’ailleurs dans quelle mesure, ce premier numéro ouvre à des perspectives quant aux implications politiques de la littérature.

  36. cp

    Aujourd’hui, cette expression est parfois employée par les altermondialistes qui refusent le radicalisme de certains mouvements d’extrême gauche, le considérant comme contre-productif. Cette tension s’exprime par exemple face à la formation par des groupes de Black Blocs durant des manifestations.

    Ce terme est aussi utilisé par la droite et l’extrême-droite pour désigner les sympathisants de la gauche socialiste ou marxiste.

  37. cp

    extrait de wikipédia, et donc pour moi ça déraille un peu tout de même
    même si je connais pas mir
    je l’ai pas lu
    mais ça m’étonne tout de même qu’il y ait des grands sentiments dans une revue faite par Ch Manon et A Dufeu ??

  38. rédaction

    si si. D’ailleurs depuis quelques années, je trouve quand même qu ec’st ce qui les anime, notamment Dufeu, avec SENSEMBLE, et ses textes poético-politiques : nous sommes face quand même à une vision politique des grands sentiments, d’une forme de possibilité d’éduquer ls masses, de les désenfumer.
    C’est là sans doute toute la différence qui a amené à notre prise de distance : c’st là mon côté tragique post-moderne : on ne changera pas ls masses (et le projet maoiste très à la mode actuellement est uen forme d’illusion totalisante dangereuse), car les masses ont des constants anthropologiques d’existence qui contredit ce qui est pensé selon la modalité ontologique de certains.
    L’homme aime le confort, le plaisir, le loisir, la domination, les honneurs… redire cela, ce n’est que rappeler ce constat fait aussi bien par ls métaphysiciens que par les empiristes, que par les vitalistes ou autres finalistes. L’homme, dans sa modalité moyenne, est un assemblage de la plante et du fantôme (Nietzsche).
    donc le combat s’il y a lieu d’en avoir un, la résistance, ou l’engagement ne peut être ni accusateur envers les masses (dit-on à une vache que c’est dommage qu’elle ne lise pas Kant ? non, eh bien de m^me on ne peut reprocher aux hommes de ne pas lire de la poésie et de gober tout ce qu’on leur donne), ni vouloir transformer leur mode d’être.
    le seul combat possible est celui contre des structures : analyse, déconstruction. en vu de quoi ? en vue de pouvoir conserver pour nous-même et ceux qui partagent une m^me modalité un espace assez oxygéné pour ne pas crever.

  39. rédaction

    Ce que dit hanna, à la fin de la première partie de Poésie action directe, est fort juste : il est urgent non ps de construire des vérités (serions nous à ce point dans l’illusion ?) mais il est urgent de la diviser, d’en démonter certains processus de formation, afin d’irriguer le crâne.
    cf. Army d’Espitallier, cf. (auto-promotion), mon schéma Election Time dans la RILI ou tous ls autres schémas.
    Diviser la vérité, la déconstruire, éparpiller sur le sol pour en voir l’organisme, ce qui semble faire corps, unité indissoluble, réalité évident d’un donné.

  40. NotBilly

    « les masses »… c’est quoi « les masses » ? c’est comme « la province », ça ne veut rien dire. Tu parles de diviser la réalité pour mieux la dissequer (très bien, ok) et vlan, tu sors « les masses », c’est-à-dire que tu fais tout le contraire, tu agrèges, assemble des blocs, des individus, des bouts. Si tu veux comprendre « les masses », commence peut-être par appliquer ta méthode, non ? divise cette vérité, explose la en 100000 !

    isn’t it ?

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *