[Texte - 5] Claude Favre, A.R.N._ Agencement Répétitif Névralgique_ Voyou [Dossier Claude favre ou la poésie comme langues de guingois]

[Texte – 5] Claude Favre, A.R.N._ Agencement Répétitif Névralgique_ Voyou [Dossier Claude favre ou la poésie comme langues de guingois]

août 28, 2013
in Category: créations, UNE
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[Texte – 5] Claude Favre, A.R.N._ Agencement Répétitif Névralgique_ Voyou [Dossier Claude favre ou la poésie comme langues de guingois]

Avant de poursuivre ce Dossier avec une biobibliographie et deux analyses critiques, nous reprenons la publication de ce long poème inédit dont les agencements chaotiques d’affects vous empoignent. [Lire la 4e livraison]

Elle dit caravane, elle dit un mot ça veut dire plus qu’un, ça elle dit vous, n’imaginez pas, quand n’est pas qu’image ça plus plutôt moins tous comptes faits ça donne le la du lieu à, mourir encore un jour lasse, elle dit lasse, pire que sans chauffage sans électricité, le pire elle dit c’est ceux qui vous citent pour dire leur peur que ça leur arrive, sans électricité, à quelle distance, des années-lumière elle dit, vous vous votre peur est une insulte, mépris plus, c’est à eux qu’ils pensent, mal font mal, mal monde à chacun soi, c’est ça le réel, elle dit, à mourir

 

 

 

 

 

 

Elle dit tout doucement la mort c’est encore trop mourir encore fatigue trop douleurs la vôtre amis amours mes pauvres mots me heurte peine votre douleur, trop, tête tourne, à, il nous faudrait nous, revenir vous dites, pourquoi pourquoi pas parce que, de savoirs accrocs à effrois pour, nous vous dites, retour case départ, l’avenir est couteau, chemin à, nous me souviens, parce que

 

Fut violence carnage, mort bigre d’ accident, sang ce fut choc, tête quel tronc choc, j’ai décidé ne m’en plaindrait, insensés mots qui démettent tête la folle, elle dit plus question, ni de, ça, la mort est à côtés, suis réveillée vivante, mais pas là, tu fais quoi alors pourquoi, voir un enfant c’est voir votre peur, et ça, ça, détruit désir et puis long sommeil chaos, réveillée vous étiez là, la mort des autres nôtres mienne, vous étiez là, comment, non, quant à moi ne suis, dit elle, non non, ni d’hiver pas de printemps, de vos lieux bâillons, non victime ni consentante, elle je, dis, non, non, non, je suis un petit peu voyou

 

Elle dit, un monument de sable fait le sable, et description scientifique ne dirait rien, elle dit n’ai rien de plus à dire, la mort tout doucement un jour encore, sans plus de commentaires, froisse l’étoffe des souvenirs, tout doucement violemment, d’un projet j’avais n’étais, vous m’avez, mort des autres, je suis tu, mort est un presque, un peu beaucoup tout de même, tu parles carnes, tant froid caravane jambes saisies mal la tête, je ne, morte des sdf qui ne sont à vos yeux qu’initiales, vies à peines, du sable, à peines

 

Elle dit, j’ai faim la faim, la faim m’hallucine, cuisine peu collective, on s’épargne un peu trop, non, c’est dur aussi pour nous on lui dit, oui, pas le temps on épargne, vies suspendues, têtes à corps bas la tête, sous nos pas rêvent les absents, dessus hypermarchés banques et disneylands, du pain et des jeux, le présent seul, et la croyance au sens, à ne pas croire je me suis en allée, à faim, à ne pas croire, non, ventre ardre, fût-ce le sien, j’ai faim faim, tellement

 

Un corps traversé du froid c’est crispes ankyloses, est-ce le temps qui se ralentit, ou est-ce le cœur, sécessions, faims amères et, relents sens dessus dessous et, esprit lent, elle dit non, ce n’est à côté rien, loin de, non, voudrais me taire, taillé cœur, nos réveils lents, que de plus nous, quand certains geignent vacances certains dorment sous des tentes l’hiver dehors, dorment on dit, café chaud

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rédaction

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1 comment

  1. Françoise Lonquety

    Merci de partager ce très beau texte de Claude avec nous.
    qu’elle écrive, qu’elle écrive…

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