[Chronique] Jean-Paul Gavard-Perret, La Vénus animalière et agissante

[Chronique] Jean-Paul Gavard-Perret, La Vénus animalière et agissante

avril 30, 2019
in Category: chroniques, Livres reçus, UNE
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[Chronique] Jean-Paul Gavard-Perret, La Vénus animalière et agissante

Tristan Félix, Ovaine La Saga, préface de Maurice Mourier, éditions Tinbad, Paris, printemps 2019, 228 pages, 23 euros, ISBN : 979-10-96415-20-5.

Tristan Félix publie son livre somme où une philosophie de la chair s’incarne en plusieurs modalités non seulement du corps humain mais de l’existence.

« Ovaine » devient un portait sublimé de la créatrice et une sorte de chant distillé à coups d' »historiettes ». Elles font un tout épars, une théorie des exceptions en une forme qui est autant un rapprochement au plus près de l’expérience sensible du corps sentant qu’un tropisme phénoménologique et animalier qui manifeste une singularité étrange.

La femme n’existe pas seulement en tant que projection fantasmée d’une volonté de puissance qui ne dirait pas son nom : elle se détache tout comme elle se rapproche du réel dans une constellation désirante d’une féminité plurielle et unique.

La résurrection charnelle fait de la vie de l’héroïne un roman hors de ses gonds dans un panthéisme athée. Il porte vers toute une palette de possibles. Ceux d’un paradis retrouvé, d’une passion fixe et d’un gai savoir : le monde appartient à la femme et à tous ses animaux.

Tristan Félix n’y va pas de main morte, elle concentre une vision hallucinée contre tous les malentendus, les falsifications, des rancoeurs que le réel voudrait imposer. Existe un monde de l’affranchissement, une ode à la gloire d’une incarnation particulière avec la promesse d’un éternel recommencement.

Loin des évocations mollassonnes, la créatrice évite toute réduction chronologique même si la forme d’un journal intime semblerait le signifier. Refusant tout asservissement aux règles, Tristan Félix ignore les crucifixions, les fixations univoques : tout se convulse dans la force des segments démultipliés jusque dans leur sein.

Existent l’affirmation érotique particulière et la neutralisation de l’angoisse de l’univoque dans des enlacements particuliers et contre tout blocage. La fiction comme le langage tourne en profondeur et dans une alacrité originale. Elle met fin au fantasme de l’existence unique au profit d’une multiplicité de possibilités. C’est impressionnant de bout en bout.

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rédaction

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2 comments

  1. Villeneuve

    Quel est cet OVNI débarqué de la planète SYMPATHIE ? C’est Tristan Stupéfiant ! J’adooore …

  2. Isabelle Theret

    Alors ça !!!je vais m’y intéresser sérieusement….merci

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