[News] News du dimanche

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février 24, 2013
in Category: Livres reçus, News, UNE
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En ce dernier dimanche de février, ces NEWS commencent par un Spécial poésie spaciale, suite à la publication chez Al dante de la remarquable anthologie des GARNIER préfacée par Isabelle Maunet-Saillet. Suivront un Pleins feux sur l’actualité de Christophe FIAT, un RV avec Christophe MANON au Taps Scala de Strasbourg pour la mise en scène de son Qui vive (Dernier Télégramme, 2010) et un aperçu du prochain livre de Mathieu BROSSEAU, Ici dans ça (extrait publié dans La Vie manifeste). /FT/

Spécial poésie spaciale

Ilse & Pierre GARNIER, Poésie spatiale. Une anthologie, préface d’Isabelle Maunet-Saillet, éditions Al dante, hiver 2012-2013, 656 pages, 32 €, ISBN : 978-2-84761-840-2.

"Le mot n’existe qu’à l’état sauvage. La phrase est l’état de civilisation des mots" ("Manifeste pour une poésie nouvelle, visuelle et phonique", 1962).

Commençons par saluer le travail de sape des éditions Al dante – dirigées par Laurent Cauwet – qui, en moins d’un an, mettent à notre disposition l’intégrale de la revue d’avant-garde L’Humidité, les écrits de Lazarus et cette somme impressionnante. Pensez donc, la seule préface d’Isabelle Maunet-Saillet compte une soixantaine de pages ; suivent la totalité des textes programmatiques (manifestes et plans-pilote) signés par Pierre Garnier seul (né en 1928) ou avec Ilse (née en 1927), et un ensemble important de poèmes publiés entre 1962 et 2012 (cinquante ans de vie poétique pour le couple !).

Si Bernard Heidsieck entendait sortir la poésie du livre, les Garnier, quant à eux, souhaitaient libérer les mots de la phrase et la poésie de son cadre générique et national beaucoup trop étroit. Contre les langues-robots, la puissance énergétique de la langue-matière : "Spatialisme ne signifie pas seulement mettre en valeur les possibilités visuelles et acoustiques de la langue, mais lui communiquer une vibration mettant en mouvement et en action ses particules" (p. 166).

S’inscrivant en droite ligne de Mallarmé et d’Apollinaire, des futuristes et dadaïstes, de Pound et de Cummings, du lettrisme d’Isidore Isou, de Chopin et de Heidsieck, dès 1962, les Garnier visaient à fondre dans le spatialisme la poésie concrète, la poésie phonétique, la poésie objective, la poésie visuelle, la poésie phonique, les poésies mécaniques, cybernétiques, sérielles…

[Suite dans la chronique à paraître bientôt]

Pleins feux sur Christophe FIAT

► Les mercredis de Montevidéo / Poetry : mercredi 13 mars 2013, de 19H30 à minuit. En résidence à montevideo, du 11 au 23 mars, dans le cadre des ateliers de l’EuroMéditerranée pour Marseille Provence 2013, le groupe de musique POETRY soutient montevideo en proposant de faire découvrir son répertoire à l’occasion d’un concert.

Une poésie entêtante et syncopée
À la guitare électrique, Christophe Fiat, écrivain, auteur de pièces radiophoniques et dramaturge, à la batterie électronique, Nicolas Fenouillat, plasticien et musicien. Ils sont tous les deux à la voix. Les textes de POETRY sont en français. Messages subliminaux, haïkus enflammés, ils radiographient avec impertinence la société contemporaine (la guerre en Afghanistan, la robotique, les faits divers…) et les mythes culturels (Sade, Shakespeare…). Les mélodies, pulsées à la distorsion, sont soutenues par des rythmes abruptes, syncopés et répétitifs provoquant un effet de transe et d’hallucination psychédélique. 

Sur les traces de Godzilla, fiction radiophonique en 5 épisodes diffusée sur France Culture du lundi 11 mars au vendredi 16 mars, de 11h50 à 12h. À la réalisation : Jacques Taroni. 

Cette fiction qui, hasard du calendrier, est programmée la semaine de la commémoration de la catastrophe de Fukushima, est librement inspirée du dernier livre de Christophe Fiat, Retour d’Iwaki (Gallimard, 2011).

Qui vive de Christophe Manon au Taps Scala de Strasbourg

Jeudi 7 et vendredi 8 mars 2013 à 20H30, au TAPS SCALA de Strasbourg, Qui vive de Christophe Manon  (Dernier Télégramme, 2010), dans une mise en scène de Sandrine Gironde, avec Jean-Marc Bourg.

Dans le droit fil de sa précédente création, La maladie de la mort de Marguerite Duras, accueillie au Taps Gare-Laiterie au cours de la saison 2009-2010, Sandrine Gironde s’empare à nouveau d’un récit poétique dans lequel la mémoire s’inscrit en toile de fond. Qui vive est un texte profond sur l’histoire de l’humanité, marquée par les blessures des guerres contre lesquelles l’auteur voudrait engager le combat, la révolution permanente, par un acte militant, responsable et profondément humaniste. Cette lutte qui ouvre vers la lumière de la réconciliation est aussi celle que chacun peut mener avec soi-même dans le mouvement constant de sa propre existence. Avec la puissance des mots, dans un espace où les projections d’images accompagnent Jean-Marc Bourg, comédien au talent reconnu, le récit déploie sa poésie aux confins du rêve et de la réalité, vers un monde adouci par la fraternité.

« Il est temps de renouer avec le grand espoir fraternel conçu par ceux qui n’ont jamais renoncé à l’avenir. Cet espoir réfugié dans le cœur de quelques hommes enfermés maintenant dans des prisons couvertes de neige, couchés dans des tombes couvertes de terre. Cet espoir vit encore parce qu’il exprime une fidélité et une nécessité… Ne crains rien, camarade. Le jour viendra où nous briserons les murs des prisons et des camps pour y faire pénétrer la lumière du monde. » Extrait de Qui vive.

La Vie manifeste : Mathieu BROSSEAU, Ici dans ça (extrait)

Dieu est un fragment nécessaire

Extraits de Ici dans ça de Mathieu Brosseau, à paraître aux éditions Le Castor Astral en juin 2013.

En dehors, je ne les vois pas, ils sont en nombre, je les sens, encore purs, je les sens, encore purs, comme… les enfants de ma mémoire et ce que ma naïveté a toujours voulu reconnaître, partout des machines, ce que ma mémoire n’a jamais intégré, partout des machines, plus féroces, plus atroces que n’importe quel être de chair, le poids de leur machinerie, le poids de leur présence, les machines les emportent, les transportent vers quelques guerres, vers les religions déliées, vers ce qui n’existe plus, vers l’aboutissement de ce que l’humain voulait, la machine remplaçant la machine, la machine du corps, l’extériorité, rien !, la translation du corps vers la machine, la machinerie du corps, le corps plus absent que jamais, mais remplace, c’est-à-dire plus présent que possible, et moi sur la route, présent sur la couche de l’espace vide m’absorbant et me dévorant dans toute ma vitalité, je suis poussé par les plantes solaires, palmiers progressant, par volonté de vivre pleinement, c’est-à-dire, par volonté de penser, le rien, dans tous ses organes agissants séparés à chaque pas. On s’organise, autant dire qu’on se laisse faire. Autant dire qu’on devient.

Lire la suite : http://laviemanifeste.com/archives/7935

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