En cette veille d’élections, voici un spécial LIBR-RÉFLEXIONS POLITIQUES : la présentation du dernier numéro de la revue Esprit, intitulé "L’État de Nicolas Sarkozy", et le début d’un texte satirique de CUHEL, avec une invitation à suivre la lecture sur USINAREVA…
ESPRIT : L’État de Nicolas Sarkozy
Esprit, n° 3-4 : "L’État de Nicolas Sarkozy", mars-avril 2010, p. 6-162, 24 €, ISBN : 978-2-909210-85-8.
Dès 2007, dans son essai De quoi Sarkozy est-il le nom ? (Lignes), Alain Badiou assimilait le sarkozysme à un "pétainisme transcendantal", mélange de nationalisme et d’antiprogressisme. En novembre de la même année, ressort du numéro d’Esprit intitulé "Qu’est-ce que le sarkozysme ?" l’idée que le sarkozysme relève plus du symptomatique que de l’idéologique.
Cette livraison printanière, qui, coordonnée par Michaël Fœssel et Marc-Olivier Padis, comporte trois parties ("La Critique difficile", "Des réformes en trompe-l’œil" et "L’État recentré et recentralisateur"), se veut un bilan de l’action présidentielle à mi-mandat. L’impression dominante du dossier : nous vivons au temps d’un hyperprésident dont la dérive monarchiste est inquiétante : qu’elle soit due à une raison d’ordre stratégique ou idéologique, la précipitation ne garantit nullement l’efficacité prônée ; les nouvelles modalités du RSA ne sont plus justifiées dès lors qu’en période de crise la responsabilité des "demandeurs d’emploi" n’est plus en jeu ; la "droitisation des plans banlieue", la culture du résultat en matière de sécurité, la priorité donnée à "l’identité nationale", ou encore la réforme juridique portent atteinte à la démocratie.
Est également mise en évidence toute une série de paradoxes caractéristique de l’actuelle gouvernance : libéralisme versus interventionnisme ; ouverture vs dirigisme ; volontarisme vs pragmatisme, voire fatalisme ; décentralisation vs centralisation… Par ailleurs, l’exaltation de "l’identité nationale" et l’éloge du modèle social français suffisent-ils à masquer un néo-libéralisme favorable à la globalisation ? Comment, d’un côté, encourager la compétitivité et la concurrence, et, de l’autre, prétendre assurer la cohésion sociale ?
On retiendra enfin quelques intéressantes analyses stratégiques. Tout d’abord, M. Fœssel montre que l’antisarkozysme est difficile dans la mesure où, d’une part, l’habile rhéteur recourt à une "idéologie de l’air du temps" qui rend son discours caméléonesque, et, d’autre part, la gauche ne saurait émettre de critique crédible sans donner dans l’autocritique. Pierre Musso, quant à lui, ne s’appuie pas sur le concept de "storytelling" (Salmon) mais sur celui de "télé-réel" (Balandier) : l’ubiquité de Nicolas Sarkozy lui permet, tout en rejetant la gauche dans l’immobilisme, de bénéficier d’une aura symbolique inestimable en un siècle où la puissance véritable est économique. En "parfaite osmose avec la néotélévision qui établit une relation spectaculaire et spéculaire avec son public", le sarkoberlusconisme « trouve dans la "démocratie du talk-show" (p. 38-39) une réponse à la crise de la représentation politique ». Tout compte fait, il s’impose par la mise en scène du culte de l’entreprise comme du mythe de la réussite individuelle et en misant sur les peurs liées à l’insécurité…
CUHEL sur USINAREVA : fRANCE.com…
Les zozos ridés
de l’UPM (Union-Pour-le-Moins)
ont dit :
Union
Bienvenue en fRANCE
Mafieuse
pays de la tol’errance
Patriotique
de toute notre généRANCE
on aime votre div’errance
â–º Suite sur USINAREVA…