[Texte] Stéphane KORVIN,

[Texte] Stéphane KORVIN, « Elle matin »

septembre 24, 2009
in Category: créations, UNE
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Stéphane Korvin est né en 1981. Il vit et travaille à Paris. Avec le geste photographique, il saisit les intersections entre espaces réels et imaginaires. Il a travaillé notamment sur des textes d’Aimé Césaire et de Marguerite Duras. Avec les mots il approche, questionne le contour et le lien. Ses travaux sont publiés dans des revues (A verse, ARPA, Pyro, N4728, etc.).

Voici le deuxième extrait de vaste, wasted (lire le premier), qui retravaille avec brio un thème lyrique.

Je t’ème m
même aim, heim
hèle, aile
elle non comme toujours
ou grande joie non m me moi
non mime ive hume
heurte murmure et elle cette grande joie, non
ne pas finir, ne pas beauté, ne pas finir
moche dans le non je ne suis pas homme
du coup ni H.O ni froid M.ME moi non ! (tout attaché)

si ample simple si simple si ample ici lynché sample
ce matin visage écrasé contre ton torse, non ce matin mes
mains dans tes mâchoires, chair contre fer, les mots
mordent, montent dans un grand bruit de crachin

non ce matin non ton visage fermé, rendre larmes, plan
simple et ample ; matin et fruits rouges et plaies luisantes
corporelles à écraser

candidat à la clôture, à l’électrification, je me colle à toi
cheveux tendus on se mélange les doigts, non

par où tout commence, les mots en travaux
ne savent pas se réjouir, se hausser à hauteur de
deux cailloux en travaux (sans ravitaillement)

le lit ce matin ; grand bois masse horizontale en
expansion
dure et urticante, engageant dans le cognant
une route rase et sommaire
où ne pas se trouver, couve la perte, une route trace

malaise dans le dos, la douleur cible le dos

mets tes cheveux sur mes doigts, non !

le polyuréthane entre dans nos bouches, obturation (gêne
la lumière entassée)

 

bis obstruction
idem

tu approches d’une définition rectiligne du refus, tu
happes la ligne à retenir (pour t’allonger où ?)

tu fais tout ce qu’il faut pour désapprendre à danser
ex… etc.

exemple : tu pars à angle droit, coin sombre

se tiennent deux murs deux moches pâles figures deux
(x,y) inconnus face contre épaule, les regards ne se
touchent pas, au fond rien ne caresse, outre l’oeil ça
s’entend, métal dans la bouche ne passe pas, encore
moins pour un goût de fraise

passe outre
je te donne du dégoût enfin oui
assidue

tu hoches tes yeux, ricochent en limaille

exemple encore :
les draps en série transportent des murs à heure fixe
cloisonnent les états

tu préfères dire tire-toi, et c’est paré

ce ne sont pas non plus des voiles vers le large

tu acquiesces, moi, non solennel, les lanières claquent
pour m’attacher, lamelles qui tranchent tes yeux, plus rien
de doux quand même avec voix en chagrin cela pourrait
faire une belle chanson mais non au lieu du tube cela fait
tunnel, une journée moche, un nouveau retard, avec
accélération du tombé, du laisser-tomber, scelle les ailes
et tombent

doivent finir doves tes mains ne se croisent plus, même les
noeuds ne marquent plus

nous on trace
même pas mort, je t’aime, quelques retiens-les

les minutes trament en silence contre nous
succession de calmes cru-
elle ré-
elle, alitée, elle et moi, climat désastreux dans le plus rien
de vivant

cruelle réalité qu’elle et moi nous ne sentions ni la
vidange ni le brûlé, cela surprend, pourtant nous
nous baignons dans une mer noire et cendres

 

on ne s’épargne pas

faut dire qu’il faut souffrir avant de se noyer et les mains
c’est aussi l’occasion d’empêcher l’autre de respirer

resplendissante, tu le savais avant moi, savante, moi je
découvre à mesure que l’on avance dans la pénombre

quand même ce matin une chanson ;

je me tamponne, tu te tamponnes, nous nous
tamponnons

tu siffles, mes oreilles cognent
oui nous nous tamponnons très bien.

,
rédaction

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