[Texte] Mathias Richard, Prenssée #c - complexité nouvelle

[Texte] Mathias Richard, Prenssée #c – complexité nouvelle

septembre 11, 2015
in Category: créations, UNE
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[Texte] Mathias Richard, Prenssée #c – complexité nouvelle

Nous sommes très heureux d’accueillir une nouvelle série de syntextes, "prenssées" – signées Mathias Richard, qui prépare une suite au Manifeste du mutantisme. Mathias Richard : celui que les poètes mêmes ont détourné de la poésie… Ici, le texte-machine – l’agencement répétitif – fonctionne comme interface critique entre l’espace du dedans et le monde ambiant.

 

Merci

de ne pas

 

pogoter

 

ou

 

slammer

 

ou

 

plonger dans la foule

 

pendant

 

la lecture :

 

1/ fuck les boches bande d’enculer peno non siffler viole leur mére a ses fils de pute qu’il se face trouer le cul par les brésillien

 

2/ Laurent Ruquier coup d’état |+| ignorance = élite |+| LS3D |+| Église : à louer. |+| né-mort =

Pense aux douleurs que tu n’as pas

et réjouis-toi.

Pense à toutes les douleurs que tu n’as pas

et réjouis-toi.

 

3/ du bruit. partout du bruit. de la vie partout, entassée.

C’est la vie la plus étrange que j’ai jamais eue.

Mettre des bouchons d’oreille développe mon ouïe, la rend encore plus aiguë.

le bruit de la rue couvre le bruit de ma tête

: bouchons d’oreille + musique agressive répétitive (aggrotech) + vrombissement de machine (climatiseur) : bruit continu de protection

Aidez-moi à ne pas penser.

Je n’ai pas de derniers mots. Je suis prêt.

 

4/ Je suis un artiste. Pour moi, cela veut dire que je sens tout très fort, et que je dois développer des techniques pour m’exprimer.

Je travaille mon corps, je travaille ma voix, je travaille mes mots, je travaille ma pensée, tout va ensemble.

 

5/ Tout le monde veut s’échapper de la liberté pour s’enfermer dans une bonne vieille prison.

Vive les territoires

non organisés.

Vive les personnes

non humaines.

 

Manifestation : CORPS, PARTOUT ! / VISAGE, NULLE PART !

Contre-manifestation : VISAGE, PARTOUT ! / CORPS, NULLE PART !

Tête-tentacule. Têtentacule.

Tête-tentacule. Têtentacules, têtentacules.

 

6/ Ce livre est un trou noir. A chaque fois tu l’ouvres en te disant que tu y passes une heure. A chaque fois tu te réveilles l’après-midi du lendemain en te demandant ce qu’il s’est passé.

 

Cette personne est un trou noir. A chaque fois tu la vois en te disant que c’est pour une heure. A chaque fois tu te réveilles l’après-midi du lendemain, mélangé de morceaux partis dans d’autres dimensions, en te demandant ce qu’il s’est passé.

 

Ce lieu est un trou noir. Tu en franchis la porte en te disant que tu y passes une heure. Tu te réveilles l’après-midi du lendemain, essayant de retrouver tes morceaux partis dans des dimensions parallèles.

 

Cette machine est un trou noir.

 

7/ Quand tu es là, cela calme une douleur. Une douleur que je ne savais pas que j’avais.

Une douleur à laquelle j’étais tant habitué, que je croyais qu’elle était toute la vie. Une douleur que je ne voyais pas, car je croyais qu’il n’y avait pas autre chose, elle était mon tout ; ma normalité.

Quand tu es là, je réalise que je souffrais.

 

Quand tu es là, cela calme une douleur dont je ne m’apercevais pas. Une douleur dont je n’avais pas conscience tant elle est continue, tant j’y suis habitué.

 

Tu es le remède à une maladie que je ne savais pas que j’avais.

Et quand tu disparais je m’effondre tout est déréglé.

 

Quand tu es là, cela révèle un manque que je ne savais pas que j’avais.

 

8/ Quand nous mourons, les autres, que nous avons intériorisés dans notre système nerveux, qui nous ont construits, qui ont construit notre cerveau, qui l’ont rempli, meurent.

Quand nous mourons, les autres meurent.

 

Chacun porte une histoire, une vie complexe comme un rêve. Chacun porte une expérience incommunicable justifiant ses actes et désirs, et disparaissant avec lui.

Quand quelqu’un meurt, le monde meurt.

Quand quelqu’un meurt, tout disparaît.

Nous évoluons parmi des milliards et milliards de mondes disparus, présents, apparaissants, des milliards d’expériences intérieures que nous n’imaginons pas, dans le passé, dans le présent, dans le futur.

 

9/ Émerge alors une nouvelle religion, la religion la plus jeune du monde. Elle rajeunit sans cesse, comme l’eau vive lumineuse d’une source ou d’une fontaine eximplosant dans une simultanéité de jaillissement et de retour immédiat vers l’origine de ce jaillissement.

 

10/ L’homme allume France Info et se suicide 7mn plus tard.

 

Ce peuple n’a pas été vaincu par la violence ou la coercition, mais par le confort.

Le Poème Pédagogique consiste à infliger une torture ininterrompue.

j’ai des fleurs partout à l’intérieur

rééduquées par la torture

 

11/ En résumé, on est né, on est mort.

Chuis né, chuis mort.

T’es née, t’es morte. T’es né, t’es mort.

La vie est de la survie

et la survie

est tout ce qu’on connaît.

On fait de la peinture avec la pollution.

France Info = Suicide, France Info Balle Dans La Tête !

Est-ce qu’on a déjà vu de la drogue se droguer elle-même ?

J’aimerais perdre la conscience : -ici-

faut faire pas penser

faut faire, pas penser

pas penser pas penser pas penser

faut faire, pas penser… (ad lib)

 

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rédaction

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